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Planète Géo. Alerte sur le Mékong

A force de barrages et de pompages, le Mékong est en train de perdre ses qualités de fleuve nourricier : poissons et rizières disparaissent au profit d'une politique hydroélectrique menée à grande échelle.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

Fleuve mythique

Le Mékong s’élance des hauts plateaux tibétains pour se jeter dans la mer de Chine : un voyage de 4 800 kilomètres, à travers la Chine, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam.
Culture de riz, pêche, commerce, plus de 60 millions de personnes dépendent directement de ses ressources. Mais pour combien de temps encore ?

La course à l’hydroélectricité

Au yuman, le barrage de Miaowei a engendré le déplacement de 300 familles. (Géo Franck VOGEL)

Chaque pays voulant rattraper son retard économique, les méga barrages se multiplient : la Chine a été la première à déplacer des villages entiers. Mais la population rurale, relogée dans des villes entièrement neuves, ne s'habitue pas à ce nouveau mode de vie et beaucoup de paysans repartent sur d'autres terres qui ne leur appartiennent pas.

La pêche menacée

Pas moins de 160 espèces de poissons migrateurs remontent le cours du Mékong. Mais la construction de barrages a changé la donne, ces poissons n'arrivent plus à se reproduire en amont, la route leur étant barrée.

Pêcheurs du Laos dans la région des 4 000 îles. (Géo  Franck VOGEL)

C'est un grave problème pour les populations riveraines du fleuve qui se nourrissent en très grande partie de poissons.

Le delta du Mékong s’enfonce

En bout de course, à force de barrages et de pompages, les alluvions ne se déposent plus dans le delta qui recule et donc s'affaisse : les rivages sont de plus en plus grignotés par l'eau de mer qui pénètre dans cette zone.

Au Cambodge, près de huit ruraux sur dix sont riziculteurs. (GEO / FRANCK VOGEL)

Les rizières sont touchées. "Les cultivateurs voient leurs récoltes diminuer de façon dramatique, certains doivent changer de métier", raconte Franck Vogel, reporter photographe, qui a fait le voyage pour le magazine Géo. Une situation très inquiétante puisque cette zone produit les 90% du riz du Vietnam et représente 20% du produit intérieur brut.

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