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Nouvelles grandes manœuvres militaires en Scandinavie face à la menace russe

Le Nord de la Suède est le théâtre, à partir de ce lundi 18 mars, d'opérations militaires internationales destinées à prévenir des actes d'hostilité de Moscou.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un véhicule finlandais lors d'un précèdent exercice en 2017.  (ANDERS WIKLUND / TT NEWS AGENCY)

Pendant 10 jours, l'opération Northern Wind [Vent du nord], va avoir lieu dans l’extrême Nord Est de la Suède. Jusqu'au 28 mars, 10 000 hommes sont mobilisés, dans la neige et le froid, près de la ville de Kiruna, non loin de la frontière finlandaise. Pour ces manœuvres internationales par moins 10 degrés, 3 000 Suédois, mais aussi 4 500 Norvégiens, 1 500 Finlandais, près de 700 Britanniques appartenant aux Commandos de Marines, et aussi quelques centaines d’Américains, sont mobilisés. À l’automne, l’OTAN avait déjà organisé dans la région d’importantes manœuvres militaires avec 31 pays engagés. Mais dans ce format qui regroupe essentiellement les trois pays scandinaves (Suède, Norvège, Finlande), c’est une première depuis la fin de la guerre froide dans les années 80. Cela ne doit rien au hasard, car dans le Nord de l’Europe, on prend très au sérieux la menace du grand voisin russe.  

Des incidents à répétition à la frontière

Vu d’ici, ils passent relativement inaperçus mais les incidents se multiplient depuis quelques mois. La Russie est soupçonnée de brouiller le signal GPS dans la région, ce qui perturbe les avions de ligne. Il y a quelques jours, un Mig russe, en plein vol, s’est approché à quelques mètres d’un appareil suédois : ça ressemble à de l’intimidation. Toujours fin février, la police suédoise a arrêté un homme soupçonné d’être un espion à la solde de Moscou, il travaillait dans une entreprise de haute technologie et il aurait cherché à pirater des données informatiques sensibles. Et surtout, de façon plus globale, les pays scandinaves sont préoccupés face au déploiement de nouvelles armes russes, en particulier la dernière version du missile Iskander. Il est d’une portée de 500 kilomètres au moins, il peut être doté de charges nucléaires et tout indique que la Russie en a installé dans son enclave de Kaliningrad, ce petit territoire situé près de la Pologne. La dénonciation en cours par Washington et par Moscou du traité sur la limitation des missiles de portée intermédiaire ne rend guère optimiste.

La grande crainte du missile russe Iskander

Pendant 10 jours, plusieurs types d’opérations sont prévus, sous différents surnoms : L’aigle, Le guerrier viking, etc. Il s’agit d’abord d’opérations terrestres avec de l'artillerie et de l'infanterie parce que la crainte principale reste la même qu'à l’époque de la guerre froide : tout simplement une invasion terrestre. Mais il est aussi question de manœuvres aériennes avec des essais de défense anti-aérienne. L’objectif est de tester la réponse face à ces fameux missiles Iskander, dont la vitesse de déplacement préoccupe de nombreux experts militaires.

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