Mystérieuse marée noire aux Caraïbes : l'équipage du bateau est introuvable

Une marée noire ravage les côtes de Trinité-et-Tobago, petit territoire de 5 128 km2, depuis mercredi 7 février. À l’origine de cette catastrophe, un "navire mystérieux" que l'on est incapable d'identifier et dont on ne sait pas pour quel pavillon il travaille. Non seulement son équipage n'a effectué aucun appel d'urgence au moment du naufrage, mais il a entièrement disparu.

L'Agence de gestion des urgences de l'île (TEMA) a assuré qu'il n'y avait aucun signe de vie sur le Gulfstream, le nom du bateau. Officiellement la cargaison devait en principe être composée de sable et de bois, or il s'avère que c'est du pétrole que le navire transportait. Les marins ont donc fui avant de se faire arrêter.

Des courants entraînent le bateau

Ce dont on est sûr c'est que 15 kilomètres de côtes de l'île de Tobago sont touchés. Les autorités locales de cet État proche du Venezuela s'apprêtent à déclarer la situation d'urgence nationale. Un millier de bénévoles s'attellent depuis jeudi à nettoyer les dégâts de la marée noire et des plongeurs tentent de colmater la fuite du navire. Il faut savoir que les courants entraînent le bateau, qui a chaviré au large du Parc d'affaires éco-industriel de Cove, au sud de Tobago.

L'agence de gestion de l'environnement a recensé des dégâts sur le récif et les plages de la côte atlantique. L'actuelle marée noire menace non seulement les précieux écosystèmes marins de l'île, mais elle menace également les moyens de subsistance d'un grand nombre de petites entreprises qui travaillent dans toute la région.

Le carnaval et son économie impactés

Cette marée noire ravive de mauvais souvenir car la région a déjà été touchée par ce genre de drame. L'une des plus grandes marées noires de l'histoire du pays a eu lieu le 19 juillet 1979, quand deux pétroliers, l'un transportant 276 000 tonnes de pétrole brut et l'autre 200 000, sont entrés en collision en mer des Caraïbes, au large de Tobago. À l'époque, 300 000 tonnes de pétrole avaient terminé dans la mer.

La situation actuelle n'est pas aussi grave mais elle inquiète, d'autant qu'elle arrive à un moment particulier : la période du carnaval qui rassemble habituellement des milliers de voyageurs. Un bateau de croisière avec 3 000 passagers à bord doit en principe accoster dimanche 18 février. Tout cela risque donc d'être compromis. Le traditionnel carnaval des enfants a déjà été annulé dans la capitale de Tobago, car de nombreuses taches de pétrole souillent la côte. Les autorités parlent de drame écologique mais aussi économique avec des pertes qui vont être considérables.