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Batteries électriques : une giga usine en Suède pour contrer les géants asiatiques et américains

Direction la Suède où s'écrit peut-être un nouveau chapitre de l'histoire industrielle du vieux continent. Le groupe suédois Northvolt vient en effet de mettre en service une "mega usine" de production de batteries électriques. Une usine entièrement européenne. C'est la première du genre face aux géants asiatiques et américains. 

Article rédigé par franceinfo - Marie-Pierre Vérot
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un utilisateur charge un véhicule Volkswagen électrique, à Dresden, le 8 juin 2021. Le groupe Volkswagen a annoncé un investissement de 500 millions d'euros dans son partenaire suédois Northvolt pour la production de batteries électriques. (SEBASTIAN KAHNERT / DPA)

Située dans le nord de la Suède, à 200 km à peine du cercle arctique, à Skellefteo, cette "mega usine", ou "giga factory" selon le concept cher à Elon Musk, vise à réparer l'absence de l'Europe sur le marché très prometteur des batteries électriques. Il s'agit de faire pièce aux concurrents asiatiques : Sud Coréens, Japonais, Chinois surtout mais aussi Américain.

La Chine est on le sait le premier producteur de batteries électriques mais l'Américain Tesla est agile en la matière. Les Asiatiques comme les Américains ont d'ailleurs déjà des projets de mega usine en Europe, que ce soit en Allemagne, Pologne, Hongrie ou Espagne. Face à eux, c'est le groupe suédois Northvolt qui porte les espoirs européens. L'entreprise, c'est ironique, a été fondée en 2015 par deux anciens de Tesla.

Une première en Europe

L'usine a assemblé sa première cellule de batterie électrique la nuit dernière. La première à la fois conçue, développée et assemblée entièrement en Europe. A terme, le site devrait pouvoir équiper un million de véhicules chaque année. Il vise 300 000 d'ici 2 ans.

Son avantage réside aussi dans le mode de production. On sait que fabriquer des batteries est très énergivore, et avec parfois une énergie très carbonée. Or l'usine du groupe suédois est alimentée par une énergie 100% renouvelable grâce à l'hydroélectricité notamment.

Elle va en outre produire des batteries à partir d'au moins 50% de matériaux recyclés. Nickel, manganèse ou cobalt seront récupérés sur des batteries usagées. Un plus évident par rapport à l'extraction non seulement pour l'environnement, bien sûr, mais aussi pour une autonomie véritablement stratégique alors que nous parlons là de matériaux relativement rares.

Un marché porteur

Et le marché aiguise les appétits. On estime qu'en 2030 près de la moitié des nouveaux véhicules vendus seront électriques, 100% dix ans plus tard. L'Europe entend désormais rattraper son retard, pour passer de 3% environ aujourd'hui à 25% du marché d'ici à 2030.

Au début de l'année, la commission a approuvé près de 3 milliards d'euros d'aide publique pour les batteries nouvelle génération. Un vaste projet de recherche qui englobe public et privé. Il réunit douze États membres dont l'Allemagne qui coordonne l'ensemble, la France ou encore l'Italie et une quarantaine d'entreprises. Le financement européen devrait ouvrir la voie à quelque 9 milliards d'euros de fonds privés.

Le carnet de commande de Northvolt, lui, se remplit, pour déjà 30 milliards de dollars auprès de BMW, Volkswagen ou Volvo. De nombreuses autres usines devraient voir le jour. Il existe 38 projets en Europe. Le continent serait même selon le vice président de la Commission devenue la 1ère place mondiale en matière d'investissements dans les batteries électriques. Et à la clef les emplois de demain. On estime qu'avec les véhicules électriques, il y a un gisement de quelque 800 000 emplois.

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