Le soleil pour le meilleur et pour le pire
A la météo de l’espace, on parle également d’orages., mais magnétiques, de vent ou de tempête… mais solaires !
Le soleil qui est en fusion permanente (il perd environ 1 million de tonnes de matière par seconde) a régulièrement des éruptions. Ces matières sont projetées dans l’espace à la vitesse de 6 millions de km/h !
Ces particules de matière atteignent régulièrement la terre qui est heureusement protégée par notre atmosphère et nos champs magnétiques, ce qui provoque ces magnifiques aurores boréales que l’on peut apercevoir dans le grand Nord par exemple.
Les conséquences dépendent de la quantité de matière éjectée par le soleil, un peu à la manière d’un volcan en activité. Les ondes électromagnétiques qui atteignent la terre peuvent perturber les systèmes de radio, de navigation et communication, de radars civils ou militaires. Des pans entiers de transports aériens ou ferroviaires peuvent être bloqués. Jean Claude BUCK, membre de l’académie, nous explique que récemment tous les feux du réseau ferroviaire de la région de Stockholm étaient passés au rouge, tandis que les aéroports restaient bloqués.
Bertrand de Courville, organisateur de ce forum international nous explique qu’il est très difficile de faire des prévisions, nous en sommes au même stade que les prévisions météos ou volcaniques il y 60 ans. Tout ce qui est interconnecté serait dégradé : internet, la bourse, les transports, l’énergie…
Il faut donc anticiper l’arrivée de ces particules car des solutions de secours existent, comme par exemple la référence du temps qui est donnée normalement par les satellites, en cas de panne de ceux-ci à cause des rayonnements, nous avons une solution de secours : France Inter émet sur son réseau grandes ondes les fameux 4 bips synchronisés par des horloges atomiques. Normalement France inter doit cesser ses émissions de bips en 2016, mais on se pose des questions à ce sujet.
Un document de la Nasa nous révèle qu’en 2012 la terre a failli passer dans une gigantesque tempête solaire qui, si elle avait eu lieu une semaine avant, aurait provoqué des dégâts dont le coût aurait dépassé les 2.000 milliards de dollars au niveau mondial.
Si, sur terre, nous sommes relativement protégés contre les radiations, il n’en est pas de même dans l’espace. Les astronautes ne sont pas à l’abri des particules qui peuvent tuer un homme en quelques heures, c’est pourquoi en observant le soleil on a juste le temps d’orienter la station spatiale internationale pour limiter les dégâts ou proposer un sas anti-rayons, mais les sorties en scaphandre posent problème. L’astronaute Jean-François Clervoy, nous explique que c’était l’une des grosses craintes pour les hommes qui marchèrent sur la Lune.
Le soleil a ses inconvénients, mais aussi ses avantages : il pourrait bien devenir la source d’énergie des transports du futur. Les routes ou les tunnels de voies ferrées, se couvrent de panneaux solaires, les Anglais viennent de commander à Airbus des drones électro-solaires à haute altitude, qui peuvent rester en l’air pendant des mois (c’est plus économique que les satellites). Des voitures, et des bateaux solaires font le tour du monde, il existe même une course en vélo électro-solaire qui emmène des passionnés entre l’Europe et l’Asie. Le prochain « Sun trip » aura lieu en 2017
Cette semaine ma séquence insolite est une course en voilier solaire, mais dans l’espace ! Une voile fine déployée dans l’espace reçoit les particules solaires qui lui donnent l’impulsion pour accélérer. Les Japonais ont lancé le premier voilier solaire qui est en route pour Vénus. Et ça se pilote comme un voilier en orientant les voiles depuis la terre.
Ça a donné l’idée à Guy Pignolet, président de l’U3P (l’union pour la propulsion photonique) d’organiser une course Terre-Lune en voile solaire inter-universitaire !
Mon coup de cœur de cette semaine, est une fois de plus, pour Bertrand Piccard, il est actuellement à Hawaï et il s’apprête à reprendre son vol du tour du monde à l’énergie solaire avec son Solar Impulse. Il doit mi-avril franchir le Pacifique puis les États-Unis, l’Atlantique, l’Europe, et enfin le moyen orient. C’est actuellement le meilleur ambassadeur des énergies renouvelables dont évidemment le solaire, dont il dit "une heure de l’énergie solaire captée partout ou on peut le faire, suffirait à alimenter la terre entière pour une année"
Bonus :
Allan Sacha Brun directeur de recherche au CEA nous explique les difficultés de modélisation et l'urgence de travailler sur les prévisions
Patrice Brudieu représentant du ministre chargé de l'espace à la commission interministérielle des données d'origine spatiale, nous explique les conséquences d'une éruption majeure : faible probabilité mais aux conséquences très graves.
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