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La tête dans les étoiles avec Jean-François Clervoy

La semaine dernière Gérard Feldzer entouré de Jean-François Clervoy astronaute, et Jacques Rougerie, océanographe et "aquanaute" , ont échangé avec Bertrand Piccard, aéronaute et aviateur, sur son projet de tour du monde en avion solaire : le Solar Impulse.  Pour ce dernier Samedi de l'année, ils vont échanger tous ensemble, sur les voyages dans l'espace. 
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (©)

L'espace...Cette
zone de l'univers située au-delà de la mince couche de notre atmosphère
terreste intrigue l'Homme qui a toujours rêvé de l'atteindre pour percer les
mystères de cette étendue infinie. Nous sommes dans la période de Noël, la référence à l'étoile du Berger, le
solstice d'hiver... quoi de plus approprié, en cette fin d'année, que de s'embarquer
aux côtés de Jean-François Clervoy pour un voyage, la tête dans les
étoiles ?

Jean-François Clervoy est parti trois fois dans l'espace,  deux fois à bord de la navette spatiale Atlantis et une fois à bord de la navette Discovery,  avec pour mission, une fois dans la station spatiale, d'observer la composition de
l'atmosphère terrestre en vue d'étudier les effets de l'énergie solaire sur la
Terre.

Navette Atlantis © Nasa

Il était notamment responsable de la manipulation du bras
télémanipulateur (qui, entre autres, sert à tenir l'astronaute) avec lequel il a mené une mission exceptionnelle :
celle de la capture du télescope spatial Hubble pour le
réparer. Cette réparation a nécessité trois sorties dans l'espace...

Jean-François
Clervoy évoque ses impressions au fil du voyage dans l'espace :

" Les
quatre grandes sensations du vol spatial, c'est d'abord le décollage "ce coup de pied aux fesses" ! et la
sensation de ne pas savoir où l'on va ; puis le ciel noir en plein
jour ; le phénomène d'apesanteur mais surtout, la vue de la planète Terre :

Faire le
tour de la terre en une heure et demi, seize fois par jour et voir alterner les saisons
toutes les quarante-cinq minutes, c'est magique et émouvant ; ça donne
envie de la protéger.

Vivre
et travailler dans l'espace deviendrait-il enfin accessible au plus grand nombre ? Pourra-t-on
bientôt parler de tourisme spatial ? Jean-François Clervoy estime que les vols spatiaux ne sont pas encore assez sûrs et demeurent trop chers pour s'ouvrir aux touristes (on parle d'un problème sérieux sur 1% des vols, et un séjour en orbite basse dans la station orbitale dépasse les 15 millions d'euros). Les vols suborbitaux (à plus de 100 kms d'altitude), comme ceux qui seront un jour proposés par Virgin, coûteront environ 200 000 euros.

Mais Jean François Clervoy peut désormais proposer des vols en apesanteur abordables pour les amateurs de sensations impossibles à récréer sur terre. La société Novespace, dont il est président, organise des vols paraboliques scientifiques dans lesquels on accepte des non-professionnels.

"Par un pilotage
particulier, on arrive à recréer la même apesanteur que dans l'espace pendant
des périodes de vingt-deux secondes. On fait cela quinze à trente fois par vol
dans un avion qui s'appelle l'Airbus ZERO-G ".

Pour jacques Rougerie qui a eu la chance de faire un vol, "C'est à peu près la sensation de la troisième dimension que l'on peut retrouver sous la mer. Le Sea Orbiter, lui, a vocation à séjourner longtemps dans un milieu "hostile" et qui s'approche des techniques de sorties extra-véhiculaires, en scaphandre"   

Pour Bertrand Piccard le voyage dans l'espace c'est :

 " une expérience que l'on devrait offrir à tous les politiciens pour qu'ils
voient notre planète sous un autre angle et qu'ils en prennent plus
soin ! "

En
attendant, Jean-François Clervoy reste optimiste :

"Einstein ou les
frères Lumière ont montré que la fiction était parfois prémonitoire. Qui aurait
cru au Solar Impulse de Bertrand Piccard ou au Sea Orbiter de Jacques Rougerie
il y a quelques années ?"

Et
lorsque le rêve peut devenir réalité, alors pourquoi ne pas se projeter :
l'Homme bientôt sur Mars ? Pour Jean-François Clervoy, il n'y a aucun
doute :

"Un jour ou l'autre on ira sur Mars, dans les vingt ou
trente années à venir. Refuser d'explorer, de repousser les frontières, c'est
décliner et je crois que l'espèce humaine est amenée à progresser donc à
explorer."

Visite détaillée en vidéo de la station orbitale internationale ISS

 

BONUS :

Vous pouvez participer à l'aventure de nos 3 invités en vous rendant sur les sites respectifs de :

Jean-François Clervoy pour les vols en apesanteur

Bertrand Piccard pour l'aventure du Solar Impulse

Jacques Rougerie pour le Sea orbiter que nous retrouverons la semaine prochaine dans "Transportez-moi!"

 

 

 

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