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Rentrée sociale, rentrées fiscales

Quatre syndicats (CGT, FO, la FSU et Solidaires) appellent à la grève demain. Ils appellent également à manifester contre la réforme des retraites et pour les salaires. Peut-on véritablement parler de "test" pour le Président de la République ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Non. Le ministre du Travail résume très bien la situation : pour Michel SAPIN, cette journée d'action ne traduit en rien un esprit de confrontation. Sans mauvais jeu de mots, la mobilisation devrait plutôt correspondre au "minimum syndical". Cette rentrée est bien différente des précédentes.

Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?

Généralement, septembre est l'un des mois les plus chauds sur le plan social. La rentrée catalyse les mouvements de contestation... cette année, pas de grève massive - du moins pour l'instant. Les mauvaises langues dénonceront une mobilisation de façade, une certaine bienveillance de la part des leaders syndicaux à l'égard du pouvoir en place. L'objectif de la mobilisation demain n'est pas le retrait du texte comme cela avait été le cas en 2010 contre la réforme Sarkozy. Pour le patron de la CGT, Thierry Lepaon, il s'agit d' "améliorer le projet lors des débats parlementaires".

***C'est la rentrée d'une année qui comptera plusieurs élections dont les municipales, au mois de mars...


C'est là où l'exercice se complique pour le Chef de l'Etat. Comment ne pas braquer l'opinion à quelques encablures d'une telle échéance ? La réforme des retraites est une chose - certes pas des moindres - la politique fiscale en est une autre. Les Français ne descendront pas dans la rue pour manifester leur mécontentement. A défaut de battre le pavé, ils pourraient bien utiliser les urnes. Entre la promesse de la pause fiscale formulée récemment par François Hollande et les feuilles d'impôts qui arrivent en ce moment dans nos boîtes aux lettres, il y a une différence notable, le constat est bien différent. On a oublié que ce dont parlait le Président de la République était la perspective de 2014. Petit problème de calendrier mais gros problème de communication.

On sera réellement fixé dans quelques jours avec la présentation du budget 2014...

Ca sera le 18 septembre. Quelques arbitrages sont encore à caler. L'hypothèse d'un relèvement de la Prime Pour l'Emploi versée à 6 millions de foyers est sur la table... le gouvernement pourrait également ramener de 7 à 5% le taux de TVA sur les tickets de cinéma. Une ristourne qui coûterait au bas mot 65 millions d'euros à l'Etat et qui risquerait d'ouvrir la porte aux revendications d'autres secteurs concernés par le taux intermédiaire comme l'hôtellerie-restauration, le transport de voyageurs ou les travaux de rénovation. Pour le reste, il y a peu de surprises à attendre. Entre le gel du barème de l'impôt sur le revenu, le plafonnement des niches fiscales ou encore la baisse du quotient familial, pas de franche hausse mais des rabotages qui aboutissent in fine au même résultat. Au cours des prochains mois, il va falloir un sacré talent pour atténuer le goût amère de la potion.

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