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Relance et emploi, les 5 propositions du patronat

Feuilleton sur les relations entre patronat et gouvernement, suite. Plusieurs organisations patronales montent de nouveau au créneau et proposent au pouvoir exécutif de lancer 5 chantiers pour relancer l'emploi et la compétitivité.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Plus qu'une course à l'échalote entre les pouvoirs économique et politique, il faut y voir un aspect positif de la crise et de la volonté de chacun d'en sortir par le haut : chacun y met du sien et fait un pas vers l'autre. D'un côté, un gouvernement à bout de souffle, sans plus aucune marge de manœuvre budgétaire ou financière... de l'autre, un patronat qui entend valoriser son rôle d'acteur incontournable dans le retour de la croissance.
"Le moment est venu d'une remise à plat s'un système inefficace et injuste" résumait hier après-midi à l'Assemblée nationale le Premier ministre Jean-Marc Ayrault au sujet de la fiscalité. Banco lui répondent en chœur le MEDEF, l'ARCEP, l'ASMEP, CROISSANCE PLUS et le CERCLE DE L'INDUSTRIE.

Une lettre de trois pages a été adressée au chef de l'Etat, avec copie au Premier ministre. Que contient-elle ?

5 propositions sur 5 chantiers jugés prioritaires : l'emploi, le coût du travail, la sphère publique, la fiscalité et la simplification administrative. Objectif selon les termes employés : inverser la spirale négative dans laquelle semble être entrée notre économie. Bref, un pacte de confiance pour la croissance et l'emploi. Baisser la dépense et améliorer le service à l'usager ; aller plus loin que le CICE pour rétablir la compétitivité au niveau de la moyenne européenne et réduire les obstacles à l'investissement.

Sur le fond, qu'y a-t-il de nouveau dans ces propositions ? Ce n'est pas la première fois que les patrons demandent cela...

C'est vrai, mais le temps joue en leur faveur et il ne faut surtout pas rater le coche. Depuis leur déjeuner à l'Elysée l'été dernier, de l'eau a coulé sous les ponts. Dans un pays qui s'interroge, qui doute parfois, qui grogne surtout, la quasi totalité des organisations patronales a décidé de jouer cartes sur table en proposant de lancer les travaux au mois de décembre pour des conclusions en mai 2014. Les chantiers seraient pilotés par un membre du gouvernement et le rôle du rapporteur reviendrait à un chef d'entreprise, un expert ou un élu... le tout en liaison permanente avec les partenaires sociaux. Bref... le dialogue si cher à l'exécutif.

N'est-ce pas aussi une forme de remobilisation à l'intérieur même du patronat ?

Ce n'est pas faux. Il se dit que l'ambiance est loin d'être au beau fixe au siège du MEDEF avenue Bosquet autour d'un Président Pierre Gattaz jugé jusqu'au-boutiste dans ses revendications. Et puis il faut montrer qu'il va se passer quelque chose pour apaiser la nervosité actuelle des chefs d'entreprises.
Enfin, c'est une perche tendue à François Hollande lui-même en difficultés. "Il n'est pas facile de prendre des décisions sur la compétitivité... vous savez de quelle famille politique je viens", reconnaissez récemment le locataire de l'Elysée.
Terrible aveu de la part du Chef de l'Etat, d'un Président de la République, dont on attend qu'il décide et qu'il tranche au-dessus des partis. Hier, dans la lutte contre le chômage, les patrons ont lancé leur "Et un, et deux et trois - zéro" à l'adresse du Président. En clair : encouragement.

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