Cet article date de plus d'onze ans.

Réforme du marché du travail : quel impact pour l'emploi ?

Le patronat et 3 syndicats -dont la CFDT- se sont entendus dans la nuit de vendredi à samedi pour réformer le marché du travail. François Hollande avait appelé à un "accord historique" pour "gagner la bataille de l'emploi". Le texte signé ce weekend permettra-t-il de réduire le chômage ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est en tout cas l'objectif : rendre le marché du travail plus fluide. L'accord pose un double principe : d'une part, plus de flexibilité pour les entreprises, pour qu'elles s'adaptent plus facilement en cas de coup dur. Et d'autre part, plus de garanties pour les salariés, pour réduire leur précarité, par exemple en permettant à un chômeur qui retrouve un travail, de conserver les jours d'indemnisation qu'il n'a pas utilisé, au cas ou il perde à nouveau son emploi.
Il est bien sûr trop tôt pour en mesurer l'impact précis de cet accord.
Mais à court terme, il n'y aura pas de miracle.
Difficile d'endiguer la hausse du chômage, qui augmente depuis  maintenant plus d'un an et demi sans interruption.
Une mesure tout de même peut faire barrage : une entreprise qui connaît des difficultés pourra négocier, soit une réduction du temps de travail de ses employés soit une baisse de leurs salaires. A la condition qu'elle ne licencie personne.
Pas de licenciement. Cette mesure peut donc aider à limiter le nombre d'emplois détruits dans les prochains mois.

A plus long terme, peut-on s'attendre à des créations d'emplois ? Est-ce que cela peut aider à atteindre l'objectif que s'est fixé François Hollande : inverser la courbe du chômage d'ici la fin 2013 ?

D'abord, il y a des mesures pour inciter les entreprises à embaucher durablement : c'est par exemple, taxer d'avantage certains CDD très courts ; ou exonérer de cotisations chômage pour 3 mois l'embauche d'un jeune en CDI.  Il s'agit de pousser les entreprises à signer des contrats plus long, plus stables.
Mais au delà ces mesures, cet accord repose sur un pari : celui de la flexibilité.
Pour que les entreprises n'hésitent plus à embaucher aujourd'hui, il faut qu'elles soient sûres de pouvoir se séparer plus facilement de leur salariés, à l'avenir, en cas de difficultés.
C'est dans cet esprit que le texte simplifie, accélère les procédures des plans sociaux, réduit les délais de recours devant les tribunaux.
Sauf que la limite de ce pari, c'est la croissance.
Si elle reste plate cette année, cela ne suffira pas à créer des emplois.
En fait, ces mesures pourraient surtout accompagner la reprise. Quand l'économie redémarrera, alors les entreprises embaucheront sans doute plus vite, avec moins d'hésitation.  Cela pourrait alors faire baisser le chômage un peu plus rapidement.
Un pari qui prendra du temps donc et ne se vérifiera pas avant l'an prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.