La falaise budgétaire américaine menace de s'effondrer

Le scénario du pire auquel personne ne croit, et pourtant ! Voilà ce qui se passe exactement. Les finances publiques américaines sont dans état déplorable (la dette dépasse 100% du PIB). Face à cette situation, le Président démocrate Barack Obama, et les Républicains qui sont majoritaires à la Chambre des représentants (l'équivalent de notre Assemblée nationale) doivent se mettre d'accord sur les moyens de rééquilibrer les comptes sous peine de voir entrer en vigueur automatiquement une série de hausse d'impôts (qui avaient été gelées sous Georges Bush il y a 10 ans) et des baisses de dépenses fédérales décidées l'été dernier. C'est comme si la France décidait un plan de rigueur de 130 milliards d'euros.

Ce n'est pas nouveau... ce ''mur budgétaire'', on le voit approcher depuis longtemps

Cette guerre entre démocrates et républicains dure depuis 2 ans et la perspective que les Américains soient contraints de repasser aux taux d'imposition les plus élevés de l'ère Clinton avec 400 millions d'impôts supplémentaires en 2013, est le gros point d'achoppement. Dans tous les cas, il faut se mettre d'accord sur un programme de réduction des déficits avec une double problématique : gérer au mieux le court terme et résoudre le moyen/long terme en décidant de relever ou non le plafond de la dette. C'est à s'arracher les cheveux.

Chez les observateurs, il y a les optimistes et les pessimistes.

Les optimistes pensent qu'il y aura un accord d'ici le 31 décembre... ils estiment qu'aucun des deux camps n'a intérêt à faire exploser le système au risque de voir l'Amérique plonger dans une profonde récession. La banque centrale américaine (la FED, la Réserve Fédérale) a déjà donné le maximum de ce qu'elle pouvait donner et en cas de nouveau coup dur, elle n'aurait pratiquement plus aucune marge de manœuvre. Et puis il y a les observateurs pessimistes. Ils pensent que l'on sous estime le degré de polarisation politique qui règne actuellement à Washington. Phénomène accentué par la force dont dispose le Président Obama grâce à sa récente réélection. Selon eux, Démocrates et Républicains vont camper sur leurs positions et déclencher une guerre budgétaire le 1er janvier au matin.

Avec les répercussions que l'on peut imaginer pour l'Europe...

Deux hypothèses : en cas de clash, les investisseurs se désintéresseront du dollar et achèteront massivement de l'euro. La monnaie unique européenne remontera et pénalisera nos exportations. En revanche, si accord il y a : les investisseurs retrouveront confiance dans le dollar et en achèteront plus volontiers, ce qui fera baisser l'euro... et là, ce sera bon pour nos exportations. On le voit : tout le monde à intérêt à ce que la paix des ménages revienne chez l'Oncle Sam.