La Banque postale prend le relais du Crédit Immobilier de France
Au moment où l'on reparle de nationalisation avec le dossier Arcelor, les annonces faites hier par la Banque Postale sonnent comme un véritable plaidoyer en faveur du service public. Créée en 2006, héritière des services financiers de La Poste, la Banque Postale est aujourd'hui une entreprise saine, correctement gérée et qui fait exemple. La tentation était trop belle de l'appeler à la rescousse pour reprendre une partie des activités du Crédit Immobilier de France, sauvé de la faillite en septembre dernier par l'intervention de l'Etat. Concrètement, la filiale bancaire de La Poste va privilégier sur 2 ans l'intégration de 300 anciens collaborateurs du CIF et reprendre une partie de l'activité crédits pour l'accession sociale à la propriété. L'établissement s'engage à proposer dès l'année prochaine une enveloppe d'un milliard d'euros de prêts à l'habitat pour foyers modestes. A terme, la montée en puissance devrait atteindre 3 milliards d'euros.
Pourquoi la Banque Postale réussirait là où le Crédit Immobilier de France a échoué ?
Le Crédit Immobilier était une banque à part puisque, contrairement à ses consoeurs (BNP, Société Générale et autres...) elle ne disposait pas de dépôts. Pour financer les prêts accordés aux particuliers, le CIF était obligée d'emprunter sur les marchés. Mais le groupe a été mal géré. La crise est arrivée. Moody's a abaissé la note de la banque qui, dès lors, ne pouvait plus emprunter à de bonnes conditions. La faillite était inéluctable. A la Banque Postale rien de tout cela. L'entreprise repose sur un confortable matelas de dépôt, héritage d'une clientèle fidèle composée à la fois de nombreux ménages modestes mais aussi de foyers plus aisés. Grâce notamment au Livret A et des anciens clients fidèles au fameux CCP (Compte Chèque Postal), la banque dispose aujourd'hui d'importantes liquidités. De plus, elle n'est pas engagée dans le financement des entreprises. Juridiquement, elle n'a pas le droit de spéculer. Et puis elle n'est pas concernée par les grands accords de Bâle III qui vont contraindre de plus en plus le secteur bancaire. C'est toute la force de la banque Postale.
C'est donc un bon outil pour le gouvernement...
Oui mais attention, point trop n'en faut. La Banque Postale a déjà été sollicitée pour assurer le financement des collectivités locales après la déroute de DEXIA. Le Président du Directoire Philippe WAHL veille jalousement à la bonne gestion de son entreprise. On le comprend. Prochaine étape : le rajeunissement de la clientèle.
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