Gaz de schiste : GDF SUEZ achÚte américain
Le patron de GDF SUEZ GĂ©rard MESTRALLET nâa jamais cachĂ© son intĂ©rĂȘt pour cette Ă©nergie dite non conventionnelle⊠ce quâenvisage lâĂ©nergĂ©ticien français est une option de long terme. Alors quâaujourd'hui il sâapprovisionne en gaz majoritairement auprĂšs de la NorvĂšge, la Russie, lâAlgĂ©rie ou les Pays-Bas, GDF irait chercher aux Etats-Unis le prĂ©cieux liquide trois fois moins cher quâen Europe afin dâen exporter â sur le Vieux Continent donc â mais aussi vers lâAsie. Pour lâheure, GDF SUEZ ne prĂ©voit pas de participer directement Ă des projets de production aux Etats-Unis, contrairement Ă TOTAL qui vient de prendre une participation de 540 millions d'euros dans des gisements amĂ©ricains.
Avantages de prix, dites-vous. Par contre, le gaz de schiste pose de gros problĂšmes en termes dâenvironnement.*
GrĂące Ă lâexploitation du schiste, les prix du gaz naturel ont atteint aux Etats-Unis des niveaux historiquement bas (les tarifs ont atteint hier un plancher jamais vu depuis dix ans). Les constructeurs automobiles lâont bien compris. Ils commencent Ă proposer des moteurs adaptĂ©s Ă ce carburant alternatif qui, cerise sur le gĂąteau, rejette dans lâatmosphĂšre moins de CO2 que lâessence. Mais câest vrai, son mode dâextraction fait dĂ©bat. Pour aller chercher le gaz de schiste prisonnier des roches sous-terraines, on utilise la technique dite de "fragmentation hydraulique", trĂšs consommatrice dâeau, de sable et de produits hyper toxiques qui prĂ©sentent un risque pour les nappes phrĂ©atiques.
Que dit la législation européenne ?*
Pour lâinstant, Bruxelles joue le statu quo. En Europe, beaucoup de pays sont favorables Ă lâexploitation du gaz de schiste : Espagne, Irlande, Autriche, Pays-Bas, SuĂšde et Danemark notamment, sans parler de la Pologne dont le sous-sol en est trĂšs riche (au moins une centaine dâannĂ©es dâexploitation possible). Moins convaincus, la France, lâAllemagne, le Royaume-Uni et la Bulgarie ont suspendu les investigations au grand dam des spĂ©cialistes qui reprochent aux gouvernements d'inhumer une technique sans Ă©tude sĂ©rieuse prĂ©alable. En France, le mot de la fin reviendra peut-ĂȘtre Ă celui qui est pour quelques jours encore ministre de l'Industrie. Dans une rĂ©cente interview accordĂ©e Ă l'Usine Nouvelle, Eric BESSON se dit convaincu du retour du dĂ©bat sur la table dans quelques annĂ©es face Ă la chertĂ© des hydrocarbures mais Ă condition de respecter l'environnement.
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