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Gaz de schiste : GDF SUEZ achÚte américain

GDF SUEZ annonce qu’il s’intĂ©resse au gaz de schiste amĂ©ricain. Le groupe Ă©tudie la possibilitĂ© de s’approvisionner directement de l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique, faute de pouvoir exploiter des gisements en Europe. Cette annonce risque de relancer la polĂ©mique autour de cette Ă©nergie trĂšs dĂ©criĂ©e sur le plan environnemental.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Le patron de GDF SUEZ GĂ©rard MESTRALLET n’a jamais cachĂ© son intĂ©rĂȘt pour cette Ă©nergie dite non conventionnelle
 ce qu’envisage l’énergĂ©ticien français est une option de long terme. Alors qu’aujourd'hui il s’approvisionne en gaz majoritairement auprĂšs de la NorvĂšge, la Russie, l’AlgĂ©rie ou les Pays-Bas, GDF irait chercher aux Etats-Unis le prĂ©cieux liquide trois fois moins cher qu’en Europe afin d’en exporter – sur le Vieux Continent donc – mais aussi vers l’Asie. Pour l’heure, GDF SUEZ ne prĂ©voit pas de participer directement Ă  des projets de production aux Etats-Unis, contrairement Ă  TOTAL qui vient de prendre une participation de 540 millions d'euros dans des gisements amĂ©ricains.


Avantages de prix, dites-vous. Par contre, le gaz de schiste pose de gros problùmes en termes d’environnement.*

GrĂące Ă  l’exploitation du schiste, les prix du gaz naturel ont atteint aux Etats-Unis des niveaux historiquement bas (les tarifs ont atteint hier un plancher jamais vu depuis dix ans). Les constructeurs automobiles l’ont bien compris. Ils commencent Ă  proposer des moteurs adaptĂ©s Ă  ce carburant alternatif qui, cerise sur le gĂąteau, rejette dans l’atmosphĂšre moins de CO2 que l’essence. Mais c’est vrai, son mode d’extraction fait dĂ©bat. Pour aller chercher le gaz de schiste prisonnier des roches sous-terraines, on utilise la technique dite de "fragmentation hydraulique", trĂšs consommatrice d’eau, de sable et de produits hyper toxiques qui prĂ©sentent un risque pour les nappes phrĂ©atiques.


Que dit la législation européenne ?*

Pour l’instant, Bruxelles joue le statu quo. En Europe, beaucoup de pays sont favorables Ă  l’exploitation du gaz de schiste : Espagne, Irlande, Autriche, Pays-Bas, SuĂšde et Danemark notamment, sans parler de la Pologne dont le sous-sol en est trĂšs riche (au moins une centaine d’annĂ©es d’exploitation possible). Moins convaincus, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Bulgarie ont suspendu les investigations au grand dam des spĂ©cialistes qui reprochent aux gouvernements d'inhumer une technique sans Ă©tude sĂ©rieuse prĂ©alable. En France, le mot de la fin reviendra peut-ĂȘtre Ă  celui qui est pour quelques jours encore ministre de l'Industrie. Dans une rĂ©cente interview accordĂ©e Ă  l'Usine Nouvelle, Eric BESSON se dit convaincu du retour du dĂ©bat sur la table dans quelques annĂ©es face Ă  la chertĂ© des hydrocarbures mais Ă  condition de respecter l'environnement.

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