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Economie française : retournement ou amélioration ?

François Hollande se veut optimiste sur l'avenir économique de la France. Dans le Journal du Dimanche, le président de la République a déclaré s'attendre à un ''retournement'' de l'économie française. Cet optimisme est-il fondé ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Le président de la République a raison de positiver mais parler de
retournement est pour le moins audacieux. Il s'agit tout au mieux d'une amélioration
et, finalement, c'est cela le principal. C'est ce mot que François Hollande
aurait dû employer, mais il n'est pas assez parlant. Les mots sont importants et
François Hollande le sait.

En réalité, l'interview accordée par le chef de l'Etat au
Journal du Dimanche procède d'une belle opération de communication et de psychologie positive.
Avec un risque : tendre une perche à ses détracteurs. On voit tout de
suite leur argument : ''Vous avez cru au changement... vous croirez au
retournement''
. Que du flan, de la communication, aucun fond, diront-ils !

Le plan de communication s'est d'ailleurs poursuivi toute la journée d'hier : ''François Hollande a stoppé le déclin'' , selon le patron du PS
Jean-Christophe Cambadelis. ''Le retournement économique, c'est le
carburant du redressement''
a poursuivi Jean-Marie Le Guen. La palme revient
au Président lui-même : ''Ce que j'ai appris, c'est que la France compte,
si elle a de bons comptes''.

Comment François Hollande peut-il se permettre de s'engager
autant ?

Si l'on compare avec 2012 ou 2013, évidemment il y a du
mieux. Les chiffres du premier trimestre ne devraient pas être fameux mais la
France, c'est un fait, profite d'une amélioration sensible de la conjoncture
européenne. Les ''indicateurs PMI'', c'est-à-dire les indices d'opinion des industriels, des
services soit le climat des affaires, se redressent en Europe mais beaucoup moins
en France qui a plutôt tendance à se déconnecter du reste de ses partenaires.
Donc oui, la phase d'amélioration est là mais si la France en profite, de toute
façon, cela ne suffira pas à tirer l'emploi.

Alors
pourquoi cet enthousiasme soudain ce week-end ?

Outre le deuxième anniversaire de son arrivée à l'Elysée
qui sera fêté mardi, c'est une semaine très lourde qui s'annonce sur
le plan européen :

1/ Lundi et mardi, une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles. C'est le baptême du feu pour Michel Sapin, le nouveau ministre des Finances
de l'ère Valls. Sa mission : convaincre nos partenaires européens du
bienfondé du plan sans précédent de 50 milliards d'euros.

2/ Mercredi 7 mai, c'est le jour où Paris doit envoyer à
la Commission européenne officiellement son programme de stabilité budgétaire avec un peu de retard. Le document aurait dû être transmis fin avril mais le remaniement en a retardé
l'échéance.

3/ Jeudi 8 mai, jour férié en France pour commémorer la
capitulation de l'Allemagne en 1945, le président de la Banque centrale européenne, Mario Dragui tient une
conférence de presse, non pas à Francfort, mais à Bruxelles, pour rassurer sur
le niveau de l'euro.

4/ J'ai gardé le meilleur pour la fin : la
Commission européenne publie ce lundi ses prévisions de printemps pour chaque
pays de l'Union (croissance, dettes, déficits publics, emploi et inflation)...
des chiffres qui iront, normalement, dans le sens de ce que déclarait dimanche François Hollande. En fait, il y a deux écueils à éviter : l'optimisme béat et
l'auto flagellation finalement bien française. Le plus difficile est de trouver
le juste milieu.

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