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EADS, les chantiers du nouveau Président Tom Enders

Une page se tourne aujourd'hui chez EADS. Après 5 ans passés à la tête du groupe aéronautique et de défense, le Français Louis Gallois passe la main à l'actuel patron d'AIRBUS, l'Allemand Thomas Enders. Peut-on dire qu'une nouvelle ère s'ouvre pour le groupe ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Oui, et on va très vite s'en apercevoir. Mais Thomas Enders peut dire merci à son prédécesseur. En cinq ans, Louis Gallois a regarni le carnet de commande d'EADS qui s'élève aujourd'hui à environ 550 milliards d'euros et laisse près de 12 milliards d'euros de cash dans les caisses de l'entreprise. Avions, hélicoptères, missiles balistiques, fusée Ariane... EADS ce sont 130.000 collaborateurs et une croissance de 10% par an. Bilan positif donc. Mais les gros chantiers restent ouverts et la présidence qui s'annonce sera à l'image de la devise du nouveau patron Tom Enders : " les histoires s'écrivent différemment là où je suis " !

Vous voulez dire qu'il faut s'attendre à de profonds changements ?

En terme de management et de vision entrepreneuriale, donc de gouvernance, oui. Là où Louis Gallois fut homme consensuel et sachant déléguer, Tom Enders (53 ans, pilote d'hélicoptère, ancien officier parachutiste, haute stature aux yeux bleus), va très vite rationaliser les différentes branches d'EADS au nom de la compétitivité. On va assister au renforcement de la stratégie du holding dont dépendront plusieurs ''départements'' et plus des "entreprises" indépendantes. MBDA pour les missiles, EUROCOPTER pour les hélicoptères, AIRBUS pour les avions (33 milliards d'euros sur les 49 milliards de CA d'EADS en 2011)... AIRBUS dont le prochain Président Fabrice BREGIER doit s'attendre à n'être qu'un ''collaborateur'' du big boss et non plus le " patron " comme Tom Enders pouvait l'être sous Louis Gallois.

Quels seront les chantiers prioritaires du nouveau dirigeant d'EADS ?

D'abord : observer de très près la rationalisation du paysage de la Défense, notamment face à la concurrence de groupes comme THALES et SAFRAN dans l'avionique, les missiles et l'espace. Ensuite : mener à bien le projet de déménagement du pôle décisionnel d'EADS sur Toulouse (au grand dam de l'actionnaire allemand). Il va aussi falloir réétudier et réévaluer le programme du gros porteur A380 pour régler les problèmes de voilure (des fissures inexpliquées sont apparues dans les ailes de l'appareil) ; assurer la sortie de l'A350, maintenir l'avance technologique et écologique de l'A320 NEO face aux velléités de BOEING. Enfin, gérer l'actionnariat. LAGARDERE envisage de céder ses 8% dans EADS à l'horizon 2014, et l'Etat allemand s'apprête à reprendre les parts de DAIMLER.
Créé en 2000, EADS est aujourd'hui un groupe solide mais en pleine mutation.

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