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Développement : les pays du Sud s'affranchissent de leurs guides du Nord

La crise que traverse l'Europe peut-elle remettre en question l'aide aux pays pauvres ? On parle des relations entre les pays riches du Nord et ceux, pauvres, du Sud. Mais cette physionomie est en train d’évoluer.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
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Heureusement, il y a une vie après la crise européenne. Et parce que celle-ci a occupé le devant de la scène pendant des mois avant de céder en toute logique la place à la campagne électorale en France, on a un peu oublié que le reste du monde tournait. Loin des projecteurs, de nombreux émissaires européens continuent de faire leur marché à travers la planète et en ce moment, les discussions sont concentrées sur les accords possibles avec le Vietnam. Des accords commerciaux bilatéraux qui doivent permettre à l’Europe de continuer à s'imposer sur la scène mondiale face à des Etats-Unis plus que jamais offensifs.


C'est ce que l'on appelle les relations "Nord-Sud"... mais on assiste à un renforcement croissant des relations entre pays du Sud.*

Oui. Et c’est loin d’être un épiphénomène car s’il y a une trentaine d’année, les relations entre pays riches du Nord représentaient quelque 80% des échanges commerciaux mondiaux, à l’horizon 2020 (peut-être même avant) ces relation dites "Nord-Nord" n'en représenteront plus que la moitié. De nouveaux pôles de commerce voient le jour… au point de modifier radicalement la carte des relations internationales. Des pays pauvres jusqu’alors considérés comme « ateliers » des riches s’émancipent de plus en plus, montent en gamme, au point de succéder dans certains secteurs à des pays déjà émergés comme la Chine. Ces Etats stimulent l'innovation et font désormais parler d’eux non plus uniquement en termes de produits mais de valeur ajoutée. Ce sont le Vietnam (dont on parlait tout à l’heure) mais aussi la Malaisie et le Bengladesh, pour ne citer que ces exemples. Certes, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour construire et imposer des normes sociales mais le mouvement est amorcé.


Et l’Europe dans tout cela ?*

C’est justement le rôle de l’Union européenne d’accompagner ce mouvement de développement. Prenons un autre exemple : celui de l’Afrique. L’Europe peut aider le Continent noir à développer des politiques publiques pour guider le développement industriel et elle y gagnera en retour. Donc, non, la mondialisation n'est pas destructrice de valeurs... à condition de savoir l'accompagner sans chercher à en tirer un profit maximum. Je ne suis pas en train de décrire le monde des Bisounours mais une réalité que les pays du Sud, eux, ont bien comprise.

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