Crise grecque : les outils pour éviter la contagion
Existe-t-il des garde-fous – sans mauvais jeu de mots – pour éviter une contagion, ne serait-ce que psychologique, aux autres pays européens ? Oui, les pare-feux existent, au premier rang desquels le pragmatisme de la BCE et du FMI face au jusqu’au-boutisme d’Alexis Tsipras.
La BCE accepte de continuer à alimenter les banques grecques, et le FMI de se tenir prêt à toute éventualité. Les ponts ne sont pas rompus, ce qui n'était pas gagné.
Techniquement, quelles sont les barrières à une propagation de la crise ?
C’est la question de l’effet domino sur d’autres pays. Mais pourquoi se produirait-il, dès lors que l’Espagne, l’Italie ou l’Irlande, pour ne citer qu’eux, commencent à reprendre des couleurs grâce aux efforts budgétaires accomplis ?
Quant à ce que l’on appelle les risques systémiques (la contagion entre banques), l’union bancaire mise en place en avril 2014 prévoit une série de verrous pour éviter la propagation d’un problème d’une banque à l’autre.
Il y a aussi le Mécanisme Européen de Stabilité qui, statutairement, peut lever sur les marchés jusqu'à 700 milliards d'euros en cas de coup dur.
Enfin, la BCE pourrait jouer aussi avec ce que l’on appelle le Quantitative Easing : le rachat d’obligations d’Etat déjà en cours, voire élargir son plan de rachat de dettes publiques, ce qui aurait pour effet de calmer les marchés et d’éviter les attaques spéculatives.
Pour la France spécifiquement ? Le Premier ministre, Manuel Valls, déclare que l'économie française ne serait pas touchée. Vrai ou faux ?
Un défaut de la Grèce n'impacterait pratiquement pas notre économie. La Grèce ne représente que 0.5% de nos exportations.
Le risque le plus fort concerne les taux d'intérêts auxquels nous remboursons notre dette. En cas de Grexit, les marchés nous feraient payer le risque en relevant des taux qui sont aujourd'hui encore très bas. Cela renchérirait alors le coût de notre dette, compliquant d'autant l'exécution de notre budget.
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