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2013 sera "très difficile"

Bientôt Noël et la fin d'année, l'heure des bilans et des mises en perspectives. En matière économique, les interventions politico-médiatiques du week-end ont sonné comme une mise en bouche de ce qui nous attend pour les 2 ou 3 prochaines années.
Article rédigé par franceinfo
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La France festive qui s'est retrouvée hier dans la rue pour défendre le mariage pour tous ne doit pas oublier des lendemains qui pourraient être moins joyeux. Le ministre du Travail Michel Sapin l'a avoué : tout coup de pouce au smic le 1er janvier prochain est exclu. Quant à ce qui est présenté comme une ''réforme'' du Salaire Minimum, tout au plus aura-t-on droit à un toilettage des critères de calcul avec une meilleure prise en compte du coût des logements et de l'énergie qui, il est vrai, pèse lourdement chez les foyers modestes. Mais rien n'interviendra avant... 2014. Et puis, contrairement à ce qu'avait dit François Hollande au printemps, le SMIC ne sera pas indexé sur la croissance de la richesse nationale.

Il faut dire qu'une croissance zéro ne changera pas grand chose

C'est vrai et on peut y voir indirectement le deuxième message délivré ce week-end, cette fois par le ministre de l'Economie Pierre Moscovici dans un entretien accordé au Journal du Dimanche : 2013 sera une année ''très difficile''. ''Très difficile''... de mémoire, c'est la première fois que l'expression est employée de manière aussi claire. Le ministre parle d'une année de faible activité, maintient malgré tout l'objectif de réduction du déficit budgétaire à 3% du PIB fin 2013 mais conditionne désormais la prévision de 0.8% de croissance à 3 critères : la levée des incertitudes dans la zone euro, l'amélioration de la compétitivité et de l'investissement, et une consommation soutenue. Pierre Moscovici va jusqu'à invoquer la panne de croissance en Allemagne. Bercy voudrait modérer le volontarisme jusqu'à présent affiché par l'Elysée et Matignon qu'il ne s'y prendrait pas autrement. 0.8% de croissance en 2013, même les instituts de conjoncture les plus optimistes n'y croient pas.

Avec pour conséquence le difficile financement des réformes annoncées comme le Crédit d'impôts compétitivité ou l'embauche d'enseignants

Il faut trouver entre 8 et 10 milliards d'euros supplémentaires d'ici 2015. Une véritable gageure que le gouvernement abordera concrètement demain avec un séminaire interministériel consacré à la modernisation de l'action publique. L'occasion d'annoncer à l'administration qu'il va falloir se serrer encore un peu plus la ceinture. On ne parlera plus de la Révision Générale des Politiques Publiques (la RGPP voulue par Nicolas Sarkozy) mais de MAP (Modernisation de l'Action Publique). Ca fait rêver mais pas autant que le challenge proposé par le ministre de l'Economie : mettre en œuvre des réformes d'une ampleur comparable à celles menées au Canada et en Suède dans les années 90 ! Dont acte. Mais c'est peut-être oublier un peu vite que ces 2 pays n'ont pas hésité à tailler de manière drastique dans les effectifs de la fonction publique (20% de fonctionnaires en moins sur 5 ans au Canada), considérant qu'une vraie réforme de l'Etat passait aussi et surtout par là.

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