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Tout euro, tout éco. Commerce mondial, une nouvelle place pour l'Europe ?

L’Amérique se ferme, la Grande-Bretagne tourne le dos au marché unique, mais la Chine continue sa conquête des marchés internationaux par tous les moyens, y compris par le rail. Et l’Europe dans tout ça, coincée entre ces deux stratégies, saisira-t-elle sa chance ou se fera-t-elle balayer ?

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (NIKLAS HALLE'N / AFP)

Pour l’instant, on n’entend pas l’Europe, et on ne la considère pas. Trump qui sort de l’accord transpacifique avec les pays d’Asie du Sud-Est et veut revenir sur l’Aléna, (accord de libre-échange nord-américain) avec le Canada  et Mexique, referme les frontières économiques de son pays sans même jeter un cil à l’Europe.

Theresa May a carrément décidé de tourner le dos au marché unique et à son demi-million de consommateurs. Elle négocie de nouveaux accords commerciaux à la petite semaine. On pourrait donc avoir le sentiment que les pays anglo-saxons sont en train d’enterrer la mondialisation et toute la croissance potentielle qu’elle pourrait encore apporter sans même se soucier des autres grands blocs , dont l’Europe. Et pourtant. 

La Chine mise toujours sur la mondialisation

La Chine pousse ses pions ailleurs qu’aux USA. Avec des exportations en baisse, elle cherche à booster ses échanges, et elle a mis en place une nouvelle route de la Soie par voie maritime et ferroviaire, une route qui relie trois continents. Après Lyon en avril dernier, un premier train est arrivé à Londres il y a 10 jours. Londres est la 15e ville reliée par le train avec 15 autres villes en Chine. Le convoi rempli de biens de consommation courante et repartira avec des produits européens. Avec ses 34 conteneurs contre 10 à 20 000 par bateau, ce type de convoi est pourtant moins cher que les navires de commerce.

Cette nouvelle route de la Soie montre que la Chine ne se détourne surtout pas du commerce mondial et encore moins de l’Europe. Son président Xi Jiping à Davos, lors du forum économique, a estimé que "toute tentative de stopper ces échanges était impossible et à rebours de l’histoire."

Quelle place pour l’Europe ?

Trump veut rebattre les cartes du commerce mondial, et l’Europe pourrait tenter de prendre la place que les États-Unis semblent vouloir laisser vacante. Avec, par exemple, un renforcement de la coopération avec la Chine dont le principal débouché commercial est déjà l’Europe. La Chine qui déjà achète ports et aéroports européens comme celui du Pirée, mais qui accueille aussi des entreprises françaises comme Schneider Electric, Citroën ou encore Alstom autour du centre industriel de Wuhan, relié à Lyon.

Il y a pour l'Europe une carte à jouer en prenant la place des États-Unis dans les accords que Trump veut dénoncer, une carte à jouer vis à vis des pays émergents qui, eux, misent toujours à fond sur la mondialisation. Il manque seulement à l'Union une vision économique et une stratégie commune mais il lui manque surtout la conscience de sa propre force. Et dans ce nouvel ordre économique mondial voulu par Trump, l'Europe a aussi un atout pour elle, celui d'un modèle social, envié, copié mais jamais égalé.

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