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Yann Arthus-Bertrand : "J’aimerais bien qu’on puisse avoir aussi bien des écolos d’extrême gauche que d’extrême droite"

Photographe, Yann Arthus-Bertrand s'est fait connaître avec les best-sellers "La Terre vue du ciel" et "Paris vu du ciel". Il est l'invité de Philippe Vandel dans Tout et son contraire.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Yann Arthus-Bertrand lors d'une séance photo aérienne à Metz en 2013 (GILLES WIRTZ / MAXPPP)

Si on veut voir le travail de Yann Arthus-Bertrand pour pas cher, il suffit de 10 euros : il a donné ses photos pour l’album "100 photos pour la liberté de la presse" de Reporters sans frontières. Tous les bénéfices permettent à RSF de poursuivre son combat pour une information libre à travers le monde.

Yann Arthus-Bertrand est également président de la fondation GoodPlanet qui va bientôt ouvrir un endroit à elle : le domaine de Longchamp, à côté de Paris. Un lieu ouvert aux ONG du monde entier, et dont l’entrée sera gratuite. L’inauguration est prévue le weekend du 13 mai, juste après l'élection présidentielle. Yann Arthus-Bertrand espère que le prochain locataire de l’Elysée sera présent ce jour-là. Il a d’ailleurs un regard "personnel" sur la campagne. "Je pense que l’écologie, c’est ni à droite, ni à gauche, et j’aimerais qu’on puisse avoir aussi bien des écolos d’extrême gauche que d’extrême droite […]  Je pense que les électeurs de Marine Le Pen ne sont pas des cons, pas tous, et qu'il y a des gens qui ont du bon sens" explique-t-il. 

12 écoles avec le nom d'un cancre

Pour son film Human, Yann Arthus-Bertrand a réalisé 3000 interviews, dont certaines de jihadistes qui racontent leur combat : "Quand quelqu'un a été tué,  on veut se venger. Quand un avion français a tué quelqu'un de votre famille, vous avez envie de combattre l'armée française sur place. Pourquoi la France, qui est le pays des droits de l'Homme, est-elle le troisième vendeur d'armes au monde ? Vendre des Rafale à l'Inde, ça fait des emplois, mais ces avions vont servir pour bombarder le Pakistan. Ce sont des engins de mort et je n'en suis pas fier."

Le père de Yann Arthus-Bertrand était à la tête de la fameuse marque de médailles militaires qui porte son nom, mais le jeune Yann était un adolescent rebelle. Il a été viré de plus d’une dizaine d’écoles et pourtant, aujourd’hui, il y a 12 établissements qui portent son nom ! "L’école d’aujourd’hui n’a rien à voir avec l’école d’avant. Quand je vais dans les écoles aujourd'hui, c’est plein de couleurs. Moi, c’était la blouse grise et c’était les curés qui te tripotent... Mais j'ai envie de pardonner plutôt que de porter plainte."

"J'étais vraiment un petit con"

Yann Arthus-Bertrand  raconte qu'avant d’être photographe, il a embrassé Michèle Morgan "lors d'un flirt". En 1965, il avait réussi à obtenir le troisième rôle aux côtés de l'actrice dans le film Dis-moi qui tuer d’Etienne Perier. Son cachet de 400 000 anciens francs a été dilapidé sur un coup de tête. "J’avais loué une voiture américaine avec chauffeur à Saint-Tropez, raconte-t-il amusé. Mon père était fou car il ne gagnait pas ça en un an. D’ailleurs, je lui avais emprunté un peu d’argent avant de faire le film, et je n’ai pas pu lui rembourser. J’étais vraiment un petit con." 

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