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Amos Gitaï : "La censure n'est pas justifiée, surtout sur la culture"

Amos Gitaï, cinéaste israélien, a réalisé plus de 40 films, et plus de 80 si on compte les documentaires. Il a réalisé Kaddosh, Kippour, et Ana Arabia qui sortira en juin 2014. La cinémathèque française lui consacre une très grande exposition : Amos Gitaï, architecte de la mémoire.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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L'exposition Amos Gitaï, architecte de la mémoire  prséente 40 années de sa création, car Amos Gitaï a fait don de toutes ses archives à la cinémathèque : 80 films et documentaires, plus tous les à-côtés, les scénarios, parfois même les rushes. Il y a également des photos de lui pendant la guerre de Kippour.

"J'ai décidé de donner tous les rushes de mes films car je trouve que parfois c'est le processus de création qui est le plus intéressant. "

La Cinémathèque diffusera son premier film, House , interdit à sa sortie en Israël en 1980. "C'est une sorte de métaphore sur Jérusalem et sur les tensions qui existent dans cette ville. Parfois, un bon coup de pied au cul donne de bonnes leçons et l'on sait qu'il faut ramasser l'énergie et aller ailleurs en continuant à faire du bon travail. "

"La censure n'est pas justifiée, surtout sur la culture. Il faut que les gens aient une liberté complète d'expression même si cela gène le pouvoir. La meilleure œuvre, de tous les domaines, c'est une œuvre critique. C'est le meilleur hommage que quelqu'un peut rendre à sa culture. "

Son prochain film

Ana Arabia sortira en juin 2014. Cette fiction est un plan-séquence de 85 mn. C'est-à-dire une scène filmée en un seul plan et restituée dans le film, sans montage.

"Ana Arabia est un plan-séquence de 85 mn, tourné en 85 mn. C'est un projet de haut risque parce qu'au début de cet exercice on peut voir tout le projet dans notre tête, et à la fin on a un film et pas de solution intermédiaire. On a fait plusieurs prises, mais la seule qui est valable c'est la dernière. "

Israël

Amos Gitaï habite la moitié de son temps en France. Il est souvent considéré comme le porte-parole du cinéma israélien à l'étranger. Mais, nul n'est prophète en son pays et il n'a pas que des admirateurs en Israël. Le principal reproche qu'on lui fait est de critiquer le pays alors qu'il n'y habite pas.

"Ma mère m'a toujours appris que la Bible est un grand texte critique. Le rédacteur en chef de la Bible l'a laissé critiquer le roi le plus célèbre d'Israël qui est David. C'est cela la grandeur de l'ancien Testament. Le grand privilège que j'ai, c'est de pouvoir faire un film sur les choses qui me touchent et que j'aime. Il faut accepter de tourner dans des conditions difficiles quand on dit des choses valables. "

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