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Trop de bruit(s)

Les responsables suisses ont annoncé hier qu’ils réfléchissaient à créer des "zones de bruit", autrement nommées "quartiers festifs", dans lesquels le niveau sonore pourrait être plus élevé qu'ailleurs. Leur but étant que les quartiers d'habitations et les zones dites de tranquillité, comme les parcs, soient préservées du bruit trop important. Une idée qui fait réfléchir au bruit que l'on fait.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franceinfo (Franceinfo)

 L’autre info est en Suisse ce matin…

J’ai découvert dans les médias suisses que ce 27 avril est la journée contre le bruit 2016. Journée dont l’un des objectifs est l’amélioration de la qualité acoustique des rues suisses. Vous allez voir que l’une des solutions envisagées est assez surprenante…

C’est à dire ?

Vu l’exiguïté de la Suisse, les villes se développent beaucoup vers l’intérieur, vers le centre ; mais avec une conséquence : le bruit augmente et menace d’envahir les espaces urbains. Alors, pour que ces villes restent habitables, les responsables de la planification urbaine et ceux de la protection contre le bruit travaillent ensemble à la prévention des conflits liés au bruit. C’est pour ça que les responsables de la Commission fédérale pour la lutte contre le bruit et ceux du Conseil de l'organisation du territoire ont annoncé hier qu’ils réfléchissent à créer des  "zones de bruit", autrement nommées "quartiers festifs", dans lesquels le niveau sonore pourrait être plus élevé. Leur but étant que les quartiers d'habitations et les zones dites de tranquillité comme les parcs soient préservées.

Il faudrait donc aller dans un quartier spécial pour faire du bruit…

C’est ça. Il s’agit dans le vocabulaire un peu technocratique utilisé de "concentrer les bruits dans des endroits dédiés" des "zones de bruit" qu’il va falloir délimiter.  Zones dans lesquelles le niveau sonore toléré jour et nuit serait plus élevé que dans les quartiers d’habitation. Au départ l’idée est séduisante. J’ai immédiatement pensé à mon voisin pianiste ou plus exactement à mon voisin qui croit qu’il est pianiste. Je l’enverrais bien dans une zone de bruit, à dix kilomètres de chez moi, au minimum. Idem pour les petits jeunes du troisième étage qui n’ont pas compris qu’une rave party c’est mieux dans un champ. Et puis, je me suis mis à penser à mes filles dont le niveau sonore cumulé, à bas régime, égale celui d’un Rafale au décollage. Ou à mon enceinte qui crache 105 décibels. Je rappelle que le seuil limite à partir duquel une infraction peut être constatée en France a été fixé à 25 décibels à l'intérieur des pièces principales d'un logement d’habitation…  Ça m’a refroidi… “Quand un bruit vous ennuie, écoutez-le .” disait le grand compositeur américain John Cage. Et s’il avait raison ?

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