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Pour 5000 euros, t'as plus rien...

Un chômeur luxembourgeois a investi 5000 euros dans une campagne d'affichage publicitaire sur le "cul" des bus de la ville de Luxembourg pour trouver du travail, pendant la période des fêtes de Noël. Deux mois plus tard, il n'a toujours pas trouvé de boulot. Retour sur un monde dans lequel on peut en venir à dépenser de l'argent pour travailler. Ce n'est pas un paradoxe, c'est une absurdité !
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce matin l’autre info est au Luxembourg

C’est L’essentiel.be qui suit depuis le mois de décembre les efforts d’un chômeur luxembourgeois de 47 ans, Dominique, père de deux enfants qui a décidé d’utiliser une méthode assez originale pour trouver un emploi….

Qu’a-t-il fait ?

Il a décidé de se servir de l’affichage publicitaire sur les autobus pour se faire connaître et pour trouver un job. Il s’inspirait là d’exemples français, anglais et américains. Une société de communication, Sam & Young, l’a aidé et Dominique devait avoir droit à une campagne de deux semaines, du 10 au 23 décembre dernier, sur une quinzaine de bus de Luxembourg-Ville». Tout ça avec un slogan, évidemment : «Devenez mon père Noël». Je me demande si c’était génial comme slogan…

Et ça lui a coûté combien ?

5 000 euros prélevés dans ses économies et dans celles de ses amis. Dominique cherchait précisément un poste de directeur dans le secteur du chauffage et de la climatisation ou dans la gestion immobilière.

Et ça a marché ?

Pas du tout… Malgré des affiches apposées «sur le cul» de seize autobus de la ville de Luxembourg. Et en dépit du fait que la campagne prévue pour deux semaines est finalement restée un mois en place. Dominique n’a pas trouvé d’emploi. Il a eu deux contacts, l'un avec une société allemande, l'autre avec une société américaine. Mais malheureusement dans les deux cas, la barrière de la langue a empêché que l’embauche se fasse. Son allemand n'était pas assez bon, explique Dominique et son anglais est catastrophique. En dehors de ces deux échecs, Dominique a bien reçu quelques mails et des appels. Mais ces personnes étaient plus intéressées par sa campagne de pub et par la manière dont il avait bouclé son budget que par l’offre d’emploi en elle-même. Dominique reconnaît donc que ce n’était probablement pas une bonne idée de faire une telle  campagne avant les fêtes de Noël sachant que généralement  les budgets de recrutement des entreprises sont déjà bouclés. Mais il ne désespère pas et il va changer de secteur, puisqu’il veut désormais prospecter dans la restauration. En tout cas, cette histoire luxembourgeoise nous démontre qu’un buzz, même relayé par des médias, et qu’un coup de pub spectaculaire ne suffisent plus de nos jours pour trouver du travail. On le sait bien, d’ailleurs, avec tous ceux qui ont cru, ces dernières années qu’il allait leur suffire de faire des CV vidéo pour être recrutés. Mais là, quand même, le plus délirant dans l’histoire de Dominique c’est évidemment l’argent. Ces 5 000 euros qu’il a dépensés pour acheter de l’espace publicitaire, pour rien. En arriver à recourir à la publicité et à claquer ses économies pour chercher du travail, mais sans en trouver, n’est-ce pas Emmanuelle Cosse, le comble de l’absurdité ?

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