Cet article date de plus de huit ans.

Au voleur!

Une expérience menée par des étudiants de l'Université de Bretagne Sud à Lorient questionne notre rapport à la lâcheté et au courage. Des étudiants simulent le vol de son argent à un SDF en pleine rue et ils observent les réactions des gens. Le bilan n'est pas forcément très positif. Une majorité de passants ne s'occupent pas d'aider le SDF. Quelques-uns, heureusement, se comportent correctement.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franceinfo (Franceinfo)

L’autre info est à Lorient, ce matin…

On se demande toujours comment on réagirait dans certaines situations qui demandent un peu de courage. Ouest France raconte un test assez dévastateur…

Quel genre de test ?

Comment réagiriez vous si vous étiez témoin d’un vol sur un SDF. Le test est simple. Une femme est étendue, allongée sur des sacs poubelles, près d’un banc. Une jeune femme marche, se baisse pour piquer la monnaie dans le bonnet de la SDF et elle s’en va.

En fait, c’est une mise en scène...

Absolument, la SDF et la voleuse sont des étudiantes en première année d’action sanitaire et sociale à l’Université de Bretagne Sud. Cette expérience a lieu dans le cadre de leur cours de technique d’observation du comportement humain. Un peu plus loin, trois autres étudiants surveillent discrètement les réactions des passants… Et là on découvre en temps réel combien de passants ne laissent pas faire. C’est variable, mais les premiers tests montrent qu’il y a une à trois personnes sur dix qui réagissent. La plupart des gens poursuivent leur chemin. Il y a aussi de belles surprises. Un homme a demandé à la voleuse d’aller reposer l’argent. Il y aussi deux jeunes qui ont fait le tour du pâté de maison pour retrouver le voleur. L’expérience va continuer à Lorient. C’est évidemment passionnant d’observer la nature humaine et on voit bien que ce qui est en question là c’est le dilemme entre la lâcheté et le courage. Il faut l’avouer, fermer les yeux, ne pas intervenir, c’est souvent la première tentation de chacun d’entre nous. Comme dans les transports en commun quand on ne défend pas celui qui se fait emmerder par une bande. Comme quand on laisse une femme se débrouiller avec le ou les salauds, qui la harcèle. Mais je ne donnerai de leçon de morale ou de courage à personne. Il y a quelqu’un qu’on aimait bien qui a écrit un jour "Il faut savoir ramper devant les fusils, car seuls les lâches s'en sortiront ".  Il s’appelait Georges Wolinski.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.