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Soko, l'éclosion sensible

"Sous les Projecteurs", c'est tous les jours sur France Info, une rencontre avec une personnalité du festival de Cannes. Aujourd'hui, portrait de Soko, la chanteuse et actrice française qui crève l'écran dans "La Danseuse" de Stéphanie Di Giusto.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (La chanteuse et comédienne Soko à l'affiche du film "La Danseuse", interviewée à Cannes par Yann Bertrand © Gilles Gallinaro/Radio France)

Elle le dit elle-même, en toute franchise : "Rien ne pouvait laisser croire que j'allais un jour faire de la musique et de la danse ", Stéphanie Sokolinski, nom de scène Soko, a peut-être trouvé en Loïe Fuller son personnage-miroir.

Dans La Danseuse qu'elle vient défendre sur la Croisette, elle incarne cette Américaine émigrée en France par amour de l'art, pour donner naissance à une danse révolutionnaire à base de voiles et de lumières éblouissantes. Comme elle, Soko a eu du mal à s'accepter ; à l'école, en cours de danse, elle était toujours "la grosse du cours, celle qui n'avait aucune grâce... et la pire chanteuse du cours de chant ".

Le film de Stéphanie Di Giusto donne un éclat nouveau à une carrière commencée très tôt, en grattant une guitare. Car ce que raconte cette voix éraillée, c'est l'amour de la musique qui accompagne Soko depuis son enfance. Trois albums déjà, les scènes des festivals et une impression de rage et de liberté qu'elle libère à chaque concert. Musicienne et chanteuse au-delà de la sensibilité, de l'énergie punk à la douceur.

Doutes en série

Au cinéma, après plusieurs petits rôles, Soko est remarquée dans A L'Origine , de Xavier Giannoli, ce qui lui vaudra une nomination au titre de meilleur espoir aux César en 2010. Elle est ensuite l'Augustine d'Alice Winocour, ou la jeune Gloria dans Bye Bye Blondie , le film de Virginie Despentes.

A 30 ans, la mannequin-actrice-chanteuse a déjà fait du chemin mais pas assez pour la soigner ses doutes constants, sa personnalité solaire mais torturée. "Je ne suis pas bien dans mon corps mais j'arrive à en parler de manière assez naturelle ", avoue-t-elle. Des doutes au point de ne pas se reconnaître dans la beauté de sa performance dans La Danseuse : elle a eu besoin que la réalisatrice Stéphanie Di Giusto lui assure qu'aucun effet spécial n'avait été ajouté. Cette année, la lumière cannoise, très favorable pour le film qu'elle porte sur ses épaules, pourrait bien calmer ses angoisses.

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