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Les loyers augmentent-ils ou pas ?

L'association CLAMEUR vient de publier son étude, dans laquelle elle constate l'évolution des loyers, arrêtée en février 2014. Et contrairement au ressenti des candidats à la location, ils ont augmenté, certes, mais moins que l'inflation. Et ils régressent même dans un certain nombre de villes. Jean-Michel Guérin, directeur général de Particulier à Particulier et Patrick Lelong clarifient cette question.
Article rédigé par Jean-Michel Guérin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Tout d'abord, l'association CLAMEUR
relève que moins de locataires se sont présentés sur le marché et il s'agit
d'un mouvement continu depuis 2011, suite à la crise financière de 2008-2009,
avec moins de demandes mais aussi moins d'offres. Ce que l'on appelle la
mobilité résidentielle, c'est-à-dire le taux de rotation des locataires, baisse
aussi, à tel point que cet indicateur est au plus bas historique, depuis 1998,
c'est-à-dire depuis que l'association Clameur a commencé à étudié le marché des
locations. Cela fait moins de locataires sur le marché, mais aussi moins
d'offres, car le nombre d'appartements qui se libèrent, régresse aussi. Sur la
France entière, l'étude évalue que 120.000 logements de moins ont été présentés
à la location entre février 2012 et février 2014.

Quelles conséquences sur le prix des loyers ?

Ils n'augmentent plus puisque
l'on estime que leur hausse, en moyenne, se limite à 0,6%, au cours de l'année

  1. On peut donc parler de stabilité, mais même de baisse, puisque, pendant
    le même temps, l'inflation est estimée à 0,9%. Le mouvement n'est pas nouveau,
    puisqu'en 2011, ils n'avaient progressé que de 1,6 %, alors que l'inflation a
    été de 2,1%, et en 2012, ils n'avaient pas plus progressé que l'inflation. Et
    il semblerait, d'après les premières constatations de l'association Clameur,
    que le mouvement s'amplifie au cours des deux premiers mois de 2014, même s'il
    ne s'agit pas des mois les plus significatifs.
**Le marché diffère selon les

villes et les régions **

Certaines villes ont vu leurs
loyers augmenter plus que l'inflation, c'est le cas, notamment de Villeurbanne,
Reims, Nice ou Lyon. A Paris aussi, les loyers de marché, c'est-à-dire les
loyers de renouvellement ou de changements de locataire, ont augmenté de 1,6%,
soit presqu'un point de plus que l'inflation. Ensuite, il y a des groupes de villes où les loyers se sont stabilisés, c'est-à-dire que
la hausse a tout juste absorbé l'inflation, comme à Strasbourg, Montpellier ou
Bordeaux. Et enfin, dans d'autres villes, les loyers ont baissé, comme à Rennes
ou Marseille. Et c'est Lille qui arrive en queue de peloton avec une évolution
de – 2,1%. Si l'on considère des régions
entières, la Normandie accuse la baisse la plus importante, avec –
2,1%.

**Les locataires sont contents,

mais les propriétaires ?**

Et bien, ils répercutent
directement cette baisse, ou au mieux cette stagnation, sur l'ampleur des
travaux de rénovation. Jusqu'en 2011, ils étaient un bon tiers à réaliser des
travaux d'amélioration, ou de gros entretien et ce taux, depuis 2012, est
tombé à... 26% !

**L'étude en conclut que

l'encadrement des loyers, prévu par la loi Duflot, risque d'être
contre-productif**

Oui, l'encadrement des loyers ne
concernera que les logements dont le loyer se situé à plus de 20 % du loyer
médian. Clameur estime que la proportion de ces logements est de l'ordre de 20
% à Paris, et dans les grandes villes. Cette mesure fera baisser les loyers
excessifs, mais, par ailleurs fera augmenter les loyers qui se situent en
dessous de la médiane ; Bref, la guerre des chiffres est entamée.

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