Cet article date de plus de douze ans.

Le ventre de Paris, l'oeil de Doisneau

C’est la couverture du livre… nous sommes en 1968… sous les pavés la plage… mais en poussant la porte d’un échaudoir de la rue Sauval on découvre un étonnant boucher qui fixe l’objectif. Dans la main droite un redoutable couteau, dans la main gauche une tête de veau, un veau tranquille comme s’il était en train de dormir.
Article rédigé par Pascal Delannoy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (©)

Un échaudoir
autrement dit l’un de ces mille commerces du quartier des Halles .

En fait
depuis 1933 Robert Doisneau le parcourt. Le photographe a beaucoup aimé les
Misérables d’Hugo et le Ventre de Paris de Zola .  Autant dire qu’il peut en quelque sorte passer
aux "Travaux pratiques" et fixer pour l’éternité et notre plus
grand bonheur cette planète qui vit surtout la nuit.

Les Halles
sous la pluie, 1945. Les Halles au printemps, 1964. Le Café de la Marée en
1971.  Et donc en 68, comme une
parenthèse dans la ville, loin du mois de mai et de sa révolution.

Une
marchande de poisson attire le chaland, une marchande de légumes semble nous
dire : "regardez mes choux ce sont les plus beaux" et surtout,
une fleuriste emballe encore ses tulipes dans du papier journal elle nous lance
un merveilleux sourire.

Doisneau
également en couleur. C’est d’ailleurs l’affiche de l’expo.  La pluie vient de tomber. Un homme tire une
charrette où s’accumulent tomates, salades et épinards. Superbe !

Mais les
Halles ce sont aussi les adieux. En 1969 c’est le départ pour Rungis et la
destruction ou plutôt l’assassinat de l’un des plus beaux sites de la capitale.

De quoi
être troublé comme cette habitante du quartier au milieu des marteaux-piqueurs.

Doisneau
Paris Les Halles
, un très beau livre chez Flammarion et une expo à l’Hôtel de
Ville
de Paris.

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