C'est la première de toute l'histoire d'Hadopi, la premièresuspension d'abonnement Internet pour cause de piratage. Elle a été infligée àun internaute de Seine St Denis : 15 jours de coupure et 600 eurosd'amende. Tout cela pour... deux fichiers téléchargés illégalement. Le tort decet internaute est surtout d'avoir ignoré les différentes mises en demeures adresséesdans le cadre de la " réponse graduée ". Cela dit, même pas sûr quela sanction soit réellement appliqué ; il a 10 jours pour faire appel.Ironie du sort, cette condamnation intervient alors que la Hadopiest en sursis. Si le rapport Lescure sur le piratage est suivi d'effet, lahaute autorité ne s'occupera plus de ce genre d'affaire. On ne sait pas d'ailleursqui pourrait s'en occuper car le CSA, désigné par Pierre Lescure, ne serait,dit-on, pas chaud pour prendre la relève. Bref, une belle cacophonie du côté des pouvoirs publics.Un phénomène inéluctablePendant ce temps, les internautes continuent de mener tranquillementleur vie et de télécharger illégalement à tour de bras. Le piratage se portebien.Le magazine high-tech 01net publie cette semaine un dossier spécialqui décrit notamment "la scène", ce groupe de hackers qui piratentet mettent les films et séries télé à disposition sur le Net en toute impunitédepuis des années. Des petites mains, dans le monde entier, qui ne font mêmepas cela pour l'argent mais juste pour la gloire, pour arriver premier dans cequ'ils appellent eux-mêmes "la course". Résultat : 500nouveaux fichiers publiés chaque jour ! Des films qui proviennent derevendeurs, de journalistes spécialisés ou directement des usines defabrication de DVD.De plus en plus facileIl ne reste plus ensuite aux internautes qu'à les récupérer.Et c'est de plus en plus facile. La surveillance du peer to peer par la Hadopia tout simplement poussé les pirates du dimanche – ados, pères de familles,mères au foyer – vers d'autres modes de piratage comme le streaming, le directdownload ou les newsgroups, de moins en moins complexes. Il est de plus en plusfacile de se cacher pour télécharger. Des offres payantes, illégales mais payantes,se développent. Bref, il semble désormais évident que l'on ne peut pas luttercontre le piratage.Il faudra bien trouver d'autres solutions pour financer lacréation.