L'Europe voudrait que Google se coupe en deux
Entre Google et les Européens, le torchon brûle depuis un bon moment. L’Europe reproche à la firme américaine d’abuser de sa situation dominante. Par exemple, lorsque l’on recherche un voyage sur le moteur de recherche Google on est automatiquement orienté vers Google Flight, le service de réservation de vols… de Google. Et c’est comme ça pour des tas de services. Google est présent sur tellement de secteurs aujourd’hui, du voyage au livre en passant par la vidéo, qu’il est difficile de ne pas tomber dans les mailles du filet du géant californien.
Que réclame l’Europe exactement ?
L’idée serait de séparer le moteur de recherche de ses autres activités commerciales de Google. En d’autres termes : de lui demander de se scinder en deux parties. C’est le Financial Times qui a révélé ce projet de résolution qui devrait être proposé dans les jours qui viennent à la Commission Européenne. En fait, Google n’est pas spécifiquement mentionné dans le texte mais on se doute bien que c’est lui qui est visé. Google représente 90% des parts de marché en Europe (aux Etats-Unis il pèse à peine 70%). La fronde dure depuis des mois de ce côté-ci de l’Atlantique. Le moteur de recherche est régulièrement accusé de s’arranger avec ses algorithmes pour favoriser ses propres services ou des services qui lui achètent de l’espace publicitaire. En mai dernier, 400 acteurs européens du numérique ont porté plainte. Google tente de mettre de l’eau dans son vin en proposant des arrangements mais pour l’instant cela n’a pas suffit à apaiser la colère. Surtout si l’on ajoute d’autres motifs de grogne comme les impôts ou la vie privée.
Cette requête de l’Europe peut-elle réellement aboutir ?
L’Europe aura du mal à ordonner à une firme américaine de se couper en deux. En revanche, elle peut voter des lois très contraignantes. Tout cela rappelle furieusement l’affaire Microsoft dans les années 1990. L’Europe, reprochait alors à la firme de Bill Gates de profiter de sa position dominante en intégrant dans son logiciel Windows son navigateur Internet Explorer et son lecteur de musique Media Player. L’affaire a duré des années et finalement Microsoft a dû se plier aux injonctions de Bruxelles. Lorsqu’elle estime que les géants américains vont trop loin, L’Europe se défend. Mais ça peut prendre du temps. Très longtemps.
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