Histoire vraieAdrien a 13 ans. L'âge légalpour être inscrit sur Facebook qu'il utilise comme des millions d'ados pourcommuniquer avec ses amis. Mais un jour Adrien clique par inadvertance sur l'unedes innombrables sollicitations qui apparaissent régulièrement sur le réseausocial, les fameuses applications extérieures à Facebook mais proposées dans lecadre de la plateforme. Conséquence : en un instant, Adrien, pourtantmineur, se retrouve inscrit sur le site de rencontre pour adultes Badoo. Son identitéet sa photo sont aspirés. Et comme Badoo est particulièrement bien référencédans Google, une simple requête sur son nom dans le moteur de recherche fait apparaîtredésormais "sa page Badoo " en deuxième position parmi les réponses.Fichés de forceVoilà comment fonctionne ce site d'origine russe peuscrupuleux qui ramasse en quelques clics des milliers de données personnelles.Des hommes et des femmes mariés se sont également retrouvés fichés à leur insu.En juillet dernier, LeMonde.fr évoquait même le cas d'un prêtre sanctionné parsa hiérarchie parce qu'une paroissienne l'avait découvert sur Badoo.Plusieurs dizaines de plaintes en FranceLa CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) confirmeavoir reçu plus d'une soixantaine de plaintes ces 2 dernières années contre cesite mais malheureusement il est aujourd'hui domicilié en Grande Bretagne.Ce n'est pas tout. Badoo utilise aussi une autretechnique basée sur le spam pour recruter artificiellement des usagers : desimples courriels font croire qu'un ami souhaite entrer en contact et il suffitde quelques clics pour se faire happer adresse email et données personnelles. Nous l'avons testé et c'est impressionnant. Se prémunirCes procédés quasi délictueux montrent à quel point desofficines sans foi ni loi exploitent abusivement les interactions entre lesplateformes sociales. Ce genre d'affaire n'est malheureusement pas nouveau maisil tend à se développer.Face à cela, les internautes doivent donc se montrerextrêmement prudents lorsqu'ils communiquent leurs coordonnées sur un site ouqu'ils valident sans s'en rendre compte l'exploitation de leurs donnéespersonnelles par des applications tierces sur les réseaux sociaux.Une fois que le mal est fait, il ne reste plus qu'àprendre contact avec ces services pour demander un déréférencement immédiat ou,au pire, porter plainte.