Cet article date de plus d'onze ans.

Sexy mais pas soumises

"Sexy mais pas soumises" est le titre d'un article de Corine Goldberger dans le dernier numéro de Marie Claire. La journaliste revient sur les nouvelles formes d'expression du féminisme, et les clichés contre lesquels les féministes doivent encore lutter.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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C'est un livre sorti aux Etats-Unis, "Sexy feminism " qui a inspiré Corine Goldberger.

"Les deux co-auteures,
les journalistes Jennifer
Keishin Armstrong et Heather Wood Rudulph 
se proposent d'aider des femmes conscientes que le féminisme est
toujours d'actualité, mais qui rejettent celui de leurs mères (qui voulaient
brûler leurs soutiens-gorges). Elles revendiquent elles aussi leur féminité dans tous les domaines de leur vie : corps,
travail, politique, mode, rencontres, sexe... et tout ça sans se priver de gloss, de talons aiguilles si tel est leur choix. On s'en doute un peu, les féministes
américaines ont accueilli fraîchement ce
"féminisme marketing". Pour les râleuses, le féminisme n'est pas sexy.
Il est nécessaire, point barre.

Et
puis nous avons fait un constat : l'apparition de nouvelles formes de militantisme féministe, les Femen et
leurs seins nus, les "salopes" de la Slut Walk... C'est une nouvelle génération d'insoumises qui est en
train de réinventer les combats de leurs
aînées. Avec un usage du corps qui brouille les codes de l'activisme classique. Certes, elles ne sont pas là
pour faire tourner les têtes et Inna Shevchenko, leur leader à
Paris le répète assez pendant
leurs entraînements au Lavoir moderne: "Ne souriez pas !".  Car leurs seins nus et peints sont 
d'abord des armes politiques pour
se faire entendre, contre la prostitution ou la religion. Mais ces militantes brouillent l'imagerie classique du féminisme
et c'est une bonne occasion de nous demander comme les femmes, les autres,
toutes celles qui se proclament féministes, qui sont pour l'égalité femmes - hommes,
concilient leurs valeurs féministes et leurs envies de séduire.

Beaucoup de femmes disent encore "je ne suis pas
féministe mais"
, à cause de tous les clichés négatifs sur
les féministes...
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On peut comprendre que
certaines n'osent pas s'affirmer comme telles, vu le niveau des commentaires : toutes "moches,
ringardes, mal baisées, hystéros, sectaires, gauchistes, poilues, politiquement
correctes.  Des gouines, des castratrices, antimecs, agressives", qui
"voient du sexisme partout ", qui "victimisent même celles qui ne
leur ont rien demandé
"... On vous laisse continuer la liste. Quelle femme,
s'aventurant à parler, même sans élever la voix, d'égalité femmes - hommes, sur
l'air de "il y a encore du boulot",  n'a jamais récolté en
retour l'un de ces clichés ?

Celles que vous avez rencontrées,  s'affirment féministes, mais ça ne va pas
toujours de soi lors des premières rencontres. Il y a un dialogue intime,
secret entre soi et pour savoir comment séduire sans leur faire peur.

Oui ce n'est pas simple...
elles se posent des questions du genre : faut-il jouer franc-jeu dès le départ,
être contrairement soi-même, quitte à faire fuir l'homme en face de moi ? Ou,
au contraire, que je me conforme d'abord à une image stéréotypée,  d'une femme éventuellement ?"

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