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Des matériaux pour cuisiner sain

Nous vivons une crise sanitaire silencieuse. Un grand nombre d'experts estiment que deux tiers des maladies chroniques (cancers, diabètes, maladies cardiovasculaires, neurologiques,) des maladies nouvelles (hypersensibilité chimique, fibromyalgie...) seraient dues à des facteurs environnementaux. Le point avec Caroline Serrat, sophrologue et experte bien-être au magazine Top Santé.
Article rédigé par franceinfo
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Selon Bernard Petit, spécialiste de l'industrie des plastiques et membre du groupe Réseau Environnement Santé, certains plastiques contiennent des substances qui ont des effets perturbateurs sur le système endocrinien. Ainsi le polycarbonate que l'on trouve dans des appareils comme les mixeurs, les cuiseurs- vapeur, les fontaines à eau de bureau, les films alimentaires se dégradent avec le temps et libèrent leur molécule de base, le bisphénol A.

L'interdiction totale du Bisphénol A en contact avec les aliments est prévue pour 2015 (les industriels attaquent d'ailleurs la France devant la Cour de justice européenne pour cette décision.) L'EFSA (Agence Européenne de Sécurité Alimentaire) vient d'abaisser la dose journalière autorisée de 50 à 5 microgramme /kg corporel/jour.

D'où vient le danger ?

Le Docteur Laurent Chevalier estime que certains plastiques contiennent des phtalates qui perturbent le système endocrinien lorsqu'ils migrent vers les aliments.

Ces molécules modifient l'action de nos hormones naturelles au risque de provoquer des troubles de fertilité, voire de malformations fœtales. Les phtatlates jouent également un rôle dans l'apparition du diabète et de cancers hormonaux dépendants.

Les matériaux utilisés pour les emballages ne sont pas sans effet sur notre organisme. Les films alimentaires en plastique sont très pratiques pour emballer mais ils ont tendance à migrer sur l'aliment gras lorsqu'on le chauffe.

A éviter

Il est donc préférable, lorsque l'on réchauffe un aliment au micro-onde, de le mettre dans un récipient en verre, plutôt que de l'entourer d'un film plastique.

Les moules en silicone contiennent également des phtalates et autres substances nocives (des analyses de la DGCCRF ont montré que plusieurs de ces articles ne respectaient pas la réglementation.)

Evitez également les papillotes au four dans de l'aluminium car il a des effets neurotoxiques. Des études faites par l'UFC Que Choisir montrent que certains aliments cuits dans de l'aluminium (rhubarbe, tomate, hareng) en contenaient des traces après cuisson. A la place utilisez du papier sulfurisé.

Attention aux matériaux de cuisine contenant du PFOA, une petite molécule fluorée qui a été utilisé par un certain nombre d'industriels et qui a tendance à se décomposer à haute températures.

Des indicateurs pour s'y retrouver

Il existe un logo de recyclage en forme de triangle, et le chiffre 7 pour autres types de plastiques mais aussi le 3 pour les plastiques d'importation qui pourraient en contenir.

Le seul domaine dans lequel on peut accepter les plastiques est celui des boîtes en plastique PP (code 5) ou PE (code2) pour conserver les aliments à froid.

Les matériaux les plus neutres possibles

Le meilleur c'est l'inox 18/10 à revêtement écologique avec un triple fond. Ce matériau permet de cuisiner tous les aliments : légumes, viande, riz et pâtes.

Le verre transparent est écologique et ultra-résistant et exempt de produits chimiques. Le verre résiste aux hautes températures et aux chocs thermiques. Il ne présente aucun risque pour la santé dès lors qu'il n'est pas coloré. Il s'utilise partout : du four traditionnel au four micro-ondes.

La fonte et la céramique sont les matériaux les plus inertes et donc les moins dangereux.

A lire : Le livre antitoxique , du Docteur Laurent Chevalier, aux Editions fayard.

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