Jean-Marie Perier, photographe et écrivain : "J'ai horreur d'être vieux"
Le photographe Jean-Marie Perier, dont le livre "Près du ciel, loin du paradis" est sorti le 18 octobre, est l'invité de "La mise à jour" sur franceinfo.
Photographe star des sixties et des années yéyé, c'est pour son recueil de nouvelles, Près du ciel, loin du paradis, publié le 18 octobre chez Calmann-Lévy, que Jean-Marie Perier est l'invité de La Mise à jour du 9 novembre 2017 sur franceinfo. Dans ce livre, au fil de petites histoires qui mettent en scène une ouvreuse de cinéma qui part à la retraite ou encore un sexologue pour personnes âgées, il raconte sur un ton politiquement incorrect à quel point "c'est moche de vieillir".
"J'ai horreur d'être vieux", martèle sans détour Jean-Marie Perier, qui porte pourtant haut ses 77 ans. "Moi, j'ai 25 ans dans la tronche, et le corps ne suit pas, donc ça m'énerve ! Je trouve ça insupportable, je ne vois pas l'intérêt !" Et pourtant, selon lui, les "vieux" sont à la mode depuis quelques années : "Tous ces livres, tous ces articles de journaux sur les seniors, "la vie commence à 60 ans", "la beauté des rides"... Senior, quel mot affreux !" Jean-Marie Perier le concède, on peut "trouver l'amour à 75 ans ou baiser à 90, mais c'est vrai pour 1 % de la population !"
77 ans et "25 ans dans la tronche"
Il voit dans cette tendance une profonde hypocrisie : "C'est le nouveau marché, les vieux ! On fait comme avec les religions, on leur raconte des salades, on leur dit ce qu'ils ont envie d'entendre. Je ne trouve pas ça bien." Jean-Marie Perier s'inquiète aussi du message que cela renvoie... aux jeunes : "On leur dit : vous avez le temps ! Mais vous n'avez pas le temps, les mecs, c'est tout de suite qu'il faut vivre les trucs !"
S'ils ont la chance de vivre jusqu'à 90 ans, les mômes, les trente premières années, ils vont ramer pour monter, et les trente dernières, pour ne pas descendre.
Jean-Marie Perierà franceinfo
Et c'est justement pour eux qu'il a écrit ce livre, "pour passer un message à ceux qui ne le liront pas, les jeunes, en leur disant : surtout n'écoutez personne, et surtout pas les vieux !" Il a choisi pour cela la fiction, parce que "cela peut influencer beaucoup plus, si justement, on dit vraiment ce qu'on a sur le coeur (...) ce qui m'intéressait, c'était de raconter des histoires de gens." Il se verrait bien, ensuite, écrire un roman.
Raconter des histoires pour toucher les gens
Si Jean-Marie Perier devait faire une mise à jour, que voudrait-il corriger, modifier ou effacer ? Sa filiation avec Henri Salvador, son "géniteur", dont il refuse d'ailleurs de prononcer le nom. Mais le reste ? "Cela valait vraiment le coup d'être vécu, je peux vous le dire, tout le reste !"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.