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Philippe Dessertine : "Mon pavé 2018 c'est les cryptomonnaies"

Directeur de l'Institut de haute finance, l'économiste Philippe Dessertine aborde une nouvelle manière de financer l'économie avec les cryptomonnaies. 

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Philippe Dessertine, économiste. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Philippe Dessertine est un universitaire et économiste, spécialisé dans les questions financière. À l’occasion des 50 ans de Mai 68, il lance son pavé sur les cryptomonnaies, au cœur des sujets du G20. Les cryptomonnaies regroupent les nouvelles monnaies alternatives et numériques, comme le bitcoin, qui nous obligent à questionner la manière de financer l’économie. Sur ce sujet, il publie un roman en Février 2018, Le Talent et les Assassins, aux éditions Anne Carrière.  

Olivier de Lagarde : Les cryptomonnaies échappent aux États, aux nations.  

Philippe Dessertine : Là, on est typiquement dans Mai 68, nous sommes d’accord. Oui, ça échappe à la fiscalité, ça échappe à la question des contrôles des changes. Vous revenez dans une logique où si l’État a besoin de se financer par l’impôt, alors l’impôt doit être consenti. C’est la notion de contribution. Avec les cryptomonnaies, l’émission de monnaie est d’abord associée au projet qu’on est en train de développer. Cela veut dire qu’on doit repenser complètement la manière dont l’État doit intervenir.  

C’est à dire que ces cryptomonnaies pourraient remplacer les anciennes monnaies ?  

C’est évidemment la question hypersensible à laquelle le G20 va répondre en disant : non, absolument pas. Et pourtant, il y a quelque chose, évidemment, qui peut nous interpeller. Oui, il y a possibilité que nos anciennes monnaies, qui ont été tellement malmenées par la crise, aient remis en question la confiance que nous pouvions avoir à long terme dans la monnaie. Les cryptomonnaies c’est le nouveau monde qui dit : cette confiance, on peut peut-être la retrouver différemment. Tout ça, ce sont des questions qui sont encore aujourd’hui à l’état d’interrogation et sur lesquelles on n'a pas les réponses définitives.

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