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Pourquoi les dauphins sont-ils propres alors que les coques des bateaux sont sales ?

Ce n’est pas une question anodine, mais un réel problème. Le nettoyage de la coque, c’est une opération fastidieuse pour le plaisancier (théoriquement une fois par an), et qui coûte des centaines de millions de dollars à l’industrie maritime.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© Fotolia)

Sans parler de la pollution induite : les peintures des navires sont très toxiques, et il faut indéfiniment les refaire, puisqu’elles se déversent peu à peu dans l’océan.

Commençons par la fin : pourquoi les coques des bateaux sont-elles sales ?

D’abord, au bout d’un certain temps d’immersion, la coque se couvre de matières organiques en suspension dans l’eau. Ces matières adhèrent aux rugosités de la surface. De l’ordre du millimètre, mais ça suffit. Des micro-organismes se fixent ensuite dessus, qui vont former une mince pellicule vivante, on appelle ça un biofilm, qui permettra à des organismes plus gros de vivre à leur tour sur la coque.

Cela ne vous a pas échappé : contrairement aux poissons, les dauphins n’ont pas d’écailles, les bateaux non plus. Les poissons oui. Les mêmes poissons qui ont en plus la chance d’entretenir des parasites "amis" qui les nettoient et les débarrassent des indésirables. Ni les dauphins, ni les bateaux n’ont d’amis comme ça. Même si c’est un mammifère, le dauphin n’a pas de poils (sa peau en revanche est douce comme du velours).

Une arme secrète : la "lessive bio"

Mais les dauphins ont une arme secrète. Tout d’abord, les rugosités de la surface de leur peau ne sont pas de l’ordre du millimètre, mais du nanomètre, c’est-à-dire du millionième de millimètre. Ce rend l’accrochage des particules difficiles. Ensuite, comme celle des mammifères terrestres, leur peau est protégée par des enzymes qui vivent à sa surface et jouent le rôle d’une sorte de « lessive » (souvenez vous des enzymes gloutons des lessives des années 70 !).

Mais ce n’est pas tout : les sauts qu’ils s’amusent à faire jouent également leur rôle. Splash ! Splash ! En provoquant un frottement d’eau et de bulles d’air, ils privent les parasites d’adhérence. D’où la belle couleur des dauphins.

Jusqu’à preuve du contraire...

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