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Les Pourquoi. Pourquoi a-t-on la chair de poule ?

Il fait froid. D'où cette interrogation à fleur de peau...

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Froid polaire à New-York.  (STEPHANIE KEITH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES)

Un réflexe de défense

Je ne vais pas vous décrire ici ce phénomène, vous le connaissez. Ce que nous appelons "chair de poule" est un réflexe de défense, un moyen pour l'organisme de lutter contre les pertes de calories. Chez les animaux, mammifères et oiseaux, cette horripilation -au sens étymologique du terme- se révèle une arme très efficace. Les poils ou les plumes se raidissent et enferment ainsi une quantité d'air qui se comporte comme un isolant (c'est le même principe que la doudoune). Hélas, depuis Cro-Magnon, l'homme a perdu la quasi-totalité des poils qui composaient sa fourrure.

Chez l'homme, point de paillasson thermique

Mais l'évolution a épargné nos petits muscles sous-cutanés (les muscles arrecteurs horripilateurs, toujours capables de se raidir en cas de blizzard. Cette contraction produit un travail suffisant pour accroître la température de l'épiderme. Donc nous réchauffer, même si c'est passager. Voilà pourquoi la chair de poule est à la fois une sensation désagréable -on a froid-, en même temps qu'agréable -on a chaud-.

Pourquoi jamais sur le visage ? 

Reste une question : pourquoi n'a-t-on jamais la chair de poule sur le visage ? Parce que la chair de poule ne peut survenir que dans les régions du corps couvertes de poils. Autant dire presque partout. Car même notre dos, apparemment lisse, est en fait parsemé d'innombrables poils microscopiques et transparents, vestiges d'une splendeur déchue. Mais jamais le visage.

Pourquoi cette exception ? Car il en est ainsi depuis la préhistoire. Certaines zones faciales ont toujours été exemptes de système pileux : le front, les pommettes, le pourtour des yeux et du nez. Cette caractéristique se retrouve chez nos plus lointains aïeux : l'australopithèque, le ramapithèque, y compris le primate arboricole, vieux de plus de 25 millions d'années. Notre plus proche cousin, le chimpanzé, dont le patrimoine génétique ne diffère du notre qu'à 1%, a lui aussi une partie du visage glabre. 

Résumons nous. La chair de poule dresse les poils, ou ce qu'il en reste. Pas de poils sur la figure : donc pas de chair de poule. CQFD.
Les épicuriens objecteront qu'il existe des régions du corps fameuses pour leur pilosité, et où pourtant nous ne connaissons jamais la chair de poule. Certes. C'est peut-être que dans ces coins là, il fait rarement froid.
 
Jusqu'à preuve du contraire...

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