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1943, des enfants face à la barbarie: trois livres pour les 9-16 ans

Aujourd’hui dans Les enfants des livres, un roman, un récit et un ouvrage documentaire qui plongent les enfants et les adolescents dans la tragédie de la seconde guerre mondiale.
Article rédigé par Emmanuel Davidenkoff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Qu’advient-il de l’humain quand la barbarie emporte
tout ? C’est la question qui traverse nos trois ouvrages. Le premier est
un documentaire à lire dès 9 ans dans la très belle collection Français
d’ailleurs des éditions Autrement. Il s’intitule Antonio ou la résistance. Sous
titre : de l’Espagne à la région toulousaine. Un beau récit signé
Valentine Goby et Ronan Badel ; on suit Antonio et sa famille de Barcelone
la Républicaine tombée aux mains de Franco jusqu’au Sud Ouest de la France. L’esprit
de Résistance franchit lui aussi la frontière quand se déclenche la seconde
guerre mondiale. L’histoire s’interrompt en 1943.

1943, c’est l’année sur laquelle s’ouvre Je m’appelle
Marie
, de Jacques Saglier. Le premier roman d’un cancérologue dont une partie
de la famille est morte dans les camps. Longtemps il a cherché à reconstituer
le souvenir de cette histoire que son père, comme tant d’autres, a longtemps
tu. Il a finalement opté pour un récit très documenté mais romancé, scandé par
quelques photos ou fac simile d’époque. Le résultat est bouleversant par son
issue tragique évidemment mais aussi, peut-être surtout, par la lumière et
l’humanité qui habitent ces êtres confrontés à l’innommable. A lire à partir de
13 ans dans la collection Scripto des éditions Gallimard.

1943 toujours. Fanny a treize ans et elle est séparée
de ses parents. Elle survivra, au terme d’une incroyable fuite avec un groupe
d’enfants, parvenant à atteindre la Suisse. Cette histoire-là est racontée à la
première personne sous le titre Le journal de Fanny. Publié en Israël en 1986,
il vient d’être traduit en français. Un superbe récit à l’écriture très resserrée,
on sent presque physiquement le prix de cette parole rare, quand chaque mot
tente de dire l’essentiel. Cela ne retire rien, bien au contraire, à la
puissance d’évocation du texte, lui aussi habité par une farouche humanité
comme dans cet échange entre un enquêteur suisse et une petite fille du groupe
qui essaie de l’aider à se remémorer le nom de ses parents :

« - Comment ton papa appelait-il ta maman ?

-        
Il l’appelait
« maman » !

-        
Et comment
encore ?

-        
Il l’appelait « ma
chérie » !

-        
Et comment ta maman
appelait-elle ton, papa ? persévère l’enquêteur.

-        
Quand elle n’était pas
fâchée contre lui, elle l’appelait « mon amour » ».

Le journal de Fanny de Fanny Ben-Ami est publié aux
éditions du Seuil et accessible dès 11 ans.

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