Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, avait révélé la fraude et lesmensonges de l'ancien ministre du Budget. Il en publie un livre, L'affaireCahuzac, en bloc et en détail aux éditions Don Quichotte. Une affaire "trèsloin d'être terminée" selon lui."J'ai bien peur que le livre que la rédaction de Mediapart quisort aujourd'hui ne soit qu'un tome 1.""L'affaire Cahuzac n'en est qu'à ses prémices judiciaires,voire politiques"ajoute Fabrice Arfi. "Le fond du sujet, ce sont la fraude, les paradisfiscaux, l'éventuelle faveur ministérielle, l'éventuelle corruption, les laboratoirespharmaceutiques et comment il a été accompagné!"Interrogé sur la provenance de l'argent caché de Cahuzac, lejournaliste rappelle qu'il y avait "des faisceaux d'indices doubles surla provenance de la clinique des époux Cahuzac et des fonds occultes del'industrie pharmaceutique" qui datent de son activité de lobbyisteaprès sa mission au cabinet ministériel de Claude Evin. "Mediapartcontinue l'enquête" poursuit-il. En ce qui concerne la somme de600.000 euros, il n'y croit pas. "On n'a jamais vu de transfert avec unmontage aussi compliqué de Genève à Singapour pour une somme de 600.000 euros" ."Hier à la conférence de presse, François Hollande a dit que lemensonge de Jérôme Cahuzac a déshonoré la politique".Mais pour Fabrice Arfi, "ce n'est pas le mensonge, ce sontles faits. C'est qu'un ministre du Budget soit un fraudeur fiscal depuis 20 ans ! Leproblème, c'est aussi que le mensonge ait été accompagné" . Face aux parlementaires,"nous allons raconter notre enquête. La bataille qu'il a fallumener" . Et sur le rôle du gouvernement, il ajoute "que lecompte de Jérôme Cahuzac était un secret de polichinelle" ."Depuis le début des années 2000, au moins deux services del'Etat connaissaient l'existence du compte"Il dénonce "les services de renseignements qui étaientdétenteurs de cette information" . Il observe qu'ils n'ont rien fait etprécise donc que ce sera à la commission d'enquête d'aller plus loin sur cequ'a alors fait l'Elysée. De son côté, Pierre Moscovici dit avoir été manipulé. Cela laisse Fabrice Arfi dubitatif :"Cette opération de Bercy, soit c'est une incompétence invraisemblabled'un ministre des Finances, soit c'estde la complicité!"Il ajoute une "autre information cruciale" de lapart de Pierre Moscovici: "le fisc a demandé à Jérôme Cahuzac, le 14décembre, de signer un document pour dire qu'il n'avait pas de compte àl'étranger. Le ministre avait trente jours pour répondre. Il ne l'a pas fait. Comment peut-il alors être au gouvernement trente jours après cettedemande qu'il n'a jamais signée ?" s'interroge Fabrice Arfi. Mais "derrièreJérôme Cahuzac, le personnage central est Hervé Dreyfus, son gestionnaire defortune. Derrière-lui se cachent de grandes fortunes des capitainesd'industries et d'hommes politiques français" .