Hier soir place Tahrir c'était l'explosion de joie. Pourles Égyptiens c'est une fête plus grande que lors du départ de Moubarak.Aujourd'hui, ils ont l'impression que c'est la dernière phase de la révolutionet qu'ils ont vraiment gagné, raconte un manifestant."C'est une victoire claire et nette ", confirme l'écrivainKhaled Alkhamissi. "Durant cette année de Frères musulmans il yavait plus de 7.700 protestations, 5.800 manifestations, plus de 22 millions d'Égyptiensont signé un formulaire de rébellion contre Morsi pour des électionsanticipées. C'est une révolution continue et hier il y avait le sentimentd'une victoire. Aujourd'hui c'est la Cour suprême qui prend le pouvoir avec ungouvernement de technocrates. Donc l'armée n'est pas au pouvoir. Cette idée decoup d'Etat est un mythe. "Vu de Paris, on voit le retour des militaires dans le jeu etl'expression coup d'Etat est employé un peu partout. "Je suis très, trèschoqué par ce terme qui est constamment employé, " déclare l'écrivain GilbertSinoue. "On n'a pas parlé de coup d'Etat lorsque Moubarak a été destituéalors que c'était presque le même scénario. Un coup d'Etat c'est un hommequi, un matin, prend le pouvoir pour son propre compte et par la violence. Il n'ya pas eu de coup d'Etat en Égypte. Il y a eu un peuple qui s'est soulevé et l'arméeest venue au secours du peuple. Ce n'est pas elle qui a provoqué ce mouvement. "►►►Khaled Alkhamissi : L'Arche de Noé(Actes Sud)►►►Gilbert Sinoue, Les nuits du Caire (Arthaud)