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Amazon : Jean-Baptiste Malet infiltré dans "le meilleur des mondes"

En quelques années, c'est devenu un géant mondial. Le site Amazon vend de la musique, des livres, des DVD, des produits high-tech, mais aussi des vêtements ou encore des outils dans le monde entier. Son chiffre d'affaires dépassait l'an dernier les 60 milliards de dollars. Jean-Baptiste Malet, journaliste, s'est infiltré chez Amazon et nous fait découvrir l'autre côté de l'écran.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Jean-Baptiste Malet,
journaliste, s'est infiltré chez Amazon pendant plusieurs semaines. Il s'est fait
embaucher à Montélimar, dans un de ses immenses entrepôts. Il publie En Amazonie, infiltré dans le meilleur des mondes (Fayard).

Dans les coulisses
d'Amazon

Jean-Baptiste Malet
s'est caché pour enquêter. Les travailleurs n'ont
pas le droit de s'exprimer sur leurs conditions de travail, dans les médias, ni même dans leur propre famille.

Il s'est fait
embaucher en tant que "picker". Chaque nuit pour aller chercher les différents articles, il parcourt environ 20 kilomètres. Un "picker" modèle doit avoir une cadence très soutenue : environ 130
articles à l'heure. Sa productivité est suivie en temps réelle. Les ouvriers sont surveillés en permanence grâce à un scan qui
les géopositionne.

"Work hard / Have fun / Make history"

C'est la devise d'Amazon.
"C'est assez effrayant, et c'est très idéologique. Il y a ce double discours qui
est que non seulement c'est dur mais que en plus on s'éclate, on s'amuse. Amazon organise minutieusement une convivialité artificielle
,"
explique Jean-Baptiste Malet. Malgré des conditions de travail difficiles, l'ambiance
est plutôt détendue dans l'entreprise. Tout le monde se tutoie, les
travailleurs sont considérés comme des associés.

Mais pour Jean-Baptiste Malet,
les employés ne sont pas dupes, ils ont besoin d'argent et sont bien conscients
des conditions de travail auxquelles ils sont astreints.

La création d'emploi,
l'argument principal d'Amazon

Mais Amazon crée de
l'emploi et c'est l'argument principal de l'entreprise. Un des responsables, Frédéric Duval, sur France Inter, au mois de juin dernier se
réjouissait de l'ouverture d'un site à Chalon-sur-Saône. Il vantait les embauches réalisées par l'entreprise. Jean-Baptiste Malet relativise les chiffres annoncés et insiste sur le fait qu'il y a beaucoup d'emplois intérimaires.

Oui, Amazon crée des emplois mais c'est le phénomène économique
de la "destruction créatrice". "Quand on regarde avec précision
et rationalité les chiffres on s'aperçoit qu'indirectement Amazon détruit plus
d'emplois qu'elle n'en crée, on le voit avec les travailleurs de Virgin menacés. Partout en France, les librairies indépendantes sont en difficulté".

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