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Pierre Laurent dit-il vrai sur Airbus ?

Le leader communiste affirme qu'"aujourd'hui, si l'on voulait créer Airbus, la Commission européenne l'interdirait au nom de la concurrence". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Faux...

... Si l'on en croit plusieurs spécialistes des affaires européennes.

Pour compléter la déclaration de Pierre Laurent, il faut savoir que le leader du Parti communiste estime que la manière dont l'Europe a évolué est telle que ce qui s'est passé en 1970 (création d'Airbus) ne serait plus possible en 2013. Une telle coopération industrielle et politique entre plusieurs pays européens serait entravée, selon lui, par la Commission de Bruxelles.

Concentration ou pas ?  

Marianne Dony, présidente de l'Institut d'études européennes à l'Université libre de Bruxelles, rappelle qu'il existe des règles en matière de concurrence qui pourraient être invoquées contre la formation d'un consortium comme Airbus.

D'abord sur la  concentration. "Puisque Airbus est une coopération internationale, on pourrait se dire que c'est une concentration" , dit-elle. Avant d'ajouter : "Mais là, je pense que la réaction de la Commission européenne pourrait être de dire qu'il n'y a pas d'obstacle majeur à la concurrence sur le territoire européen puisque le principal concurrent d'Airbus ne se situe pas à l'intérieur de l'Union européenne, mais en dehors du territoire européen (Boeing aux Etats-Unis, NDLR)" .   
De son coté, la Commission européenne rappelle que quand Airbus a été créé, c'était pour construire l'A300 afin d'entrer sur un marché qui était uniquement occupé par les Américains. Et cela a justement créé de la concurrence.   

Aides d'Etats ?

Deuxième aspect central sur les règles de concurrence, le  contrôle des aides d'Etat. En théorie, c'est un écueil contre lequel un projet comme Airbus pourrait s'échouer. Mais là encore, Marianne Dony estime qu'il n'y a pas de risque. Selon elle, "la Commission européenne dispose de facultés de dérogation, en particulier pour ce tout ce qui permet de promouvoir des projets importants d'intérêt européen" . Marianne Dony rappelle que "la commission a toujours cité [...] Airbus comme étant un exemple de coopération entre les Etats membres de manière à promouvoir un projet important d'intérêt européen".
Airbus continue de recevoir chaque année des aides qui se chiffrent en milliards d'euros, sans que cela pose problème à la commission. De ce point de vue, la situation n'a pas changé depuis le début des années 70, précise de son coté la Commission.

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