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"Personne n'a demandé l'état d'urgence en janvier" ?

Jean-Christophe Cambadélis est formel. Au micro du "Grand jury", le premier secrétaire du Parti socialiste assure que "personne, pas une formation politique n'a demandé l'état d'urgence en janvier". C'est faux.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Jean-Christophe Cambadélis affirme que personne n'a demandé l'état d'urgence en janvier © Maxppp)

Jean-Christophe Cambadélis la dit et répété à plusieurs reprises dimanche dernier au micro du "Grand Jury" : "Au lendemain des attentats du début janvier. Personne, je dis bien personne, aucune formation politique n'a réclamé l'état d'urgence". 

Le Premier secrétaire du PS sur RTL et LCI

Sauf qu'un rapide coup d'oeil dans le rétroviseur aurait permis à Jean-Christophe Cambadélis de ne pas se tromper. Dès le mois de janvier, plusieurs personnalités s'étaient déjà prononcées pour la mise en place de l'état d'urgence. C'est notamment le cas du député UDI Arnaud Richard ou de de l'avocat Arno Klarsfeld. 

Mais le premier a avoir réclamé la mise en place de l'état d'urgence en janvier, c'est Nicolas Dupont-Aignan. Deux jours après l'attaque contre Charlie Hebdo, le président du parti Debout la France fait cette déclaration au micro de Sud Radio : 

"Ce n'est pas un attentat. C'est un acte de guerre contre la France. Et on ne peut pas mener une guerre extérieure en faisant croire aux Français qu'on n'est pas en guerre à l'intérieur. La conséquence de cela, c'est qu'il faut prendre des mesures d'urgence dans notre pays. Comme par exemple la mise en oeuvre de l'état d'urgence." 

Nicolas Dupont-Aignan réclame l'état d'urgence le 9 janvier

"La France est en guerre" / "Il faut des mesures exceptionnelles", deux éléments que l'on retrouve dans le discours de François Hollande le 16 novembre dernier devant le Parlement réuni à Versailles.

Pour expliquer l'évolution de l'exécutif sur l'utilisation de l'état d'urgence entre janvier et novembre, Bernard Cazeneuve expliquait la semaine dernière sur France 2 que "l'état d'urgence est justifié par un péril imminent susceptible de se reproduire. Or, nous étions au mois de janvier, dans une situation où ceux qui avaient été neutralisés ".

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