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Frédéric Cuvillier dit-il vrai sur les tarifs des autoroutes ?

Alors que le tarif des péages a augmenté de 1,1% samedi 8 février, le ministre des Transports affirme qu'il s'agit de "la plus basse des augmentations depuis 10 ans". Vrai ou faux ? Réponse ici. 
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Vrai

La hausse des tarifs se calme par rapport aux 10 dernières années. D'après un rapport de la Cour des comptes sorti en juillet 2013, les augmentations ont chaque année dépassé l'inflation sur la décénie écoulée. En moyenne, il y a eu un peu plus de 2 % de hausse, selon les différentes sociétés d'autoroutes et selon les catégories de véhicules.

Fortes hausses

Il existe une dizaine de sociétés d'autoroutes dont sept sont privées. Elles sont concessionnaires. Parmi elles, certaines ont eu la main lourde ces dernières années.  
Par exemple, la Société d'Autoroute Paris-Normandie. Pour les tarifs auto (véhicules classe 1) en 2008, une hausse de 4,3% a été appliquée, alors que l'inflation n'était qu'à 1,9%. Les Autoroutes du Sud de la France ont aussi salé la note. 
 
Pour les camions (véhicules de classe 4) un record a été battu en 2004 avec 7,2% de hausse de péages sur le réseau ATMB (Autoroute Blanche et Tunnel du Mont-Blanc). Pour les autres sociétés d'autoroute, les augmentations ont été moins spectaculaires, mais des moyennes annuelles de 3% étaient fréquentes chez Cofiroute ou les Autoroutes du Sud de la France. 
  
Certaines sociétés sont moins gourmandes, comme la SANEF (Autoroute du Nord et de l'Est de la France) où les hausses se sont calmées depuis cinq ans, aussi bien pour les voitures que pour les poids-lourds. 

Fin du "foisonnement"

Quoi qu'il en soit, une pratique tarifaire abusive a maintenant quasiment disparu. Il s'agit de la technique du "foisonnement" utilisée par les sociétés d'autoroutes pour gonfler leurs recettes. Elles  appliquaient de fortes hausses de tarifs sur les sections d'autoroute les plus fréquentées et des hausses modérées (voire nulles) sur celles qui le sont moins. Cette pratique existait bien avant la privatisation des autoroutes en 2006 et s'est poursuivie jusqu'en 2011. 

La difficile surveillance des tarifs

Théoriquement, les pouvoirs publics surveillent les augmentations de tarifs. Les hausses sont calculées en tenant compte de l'inflation, des dépenses d'entretien et d'investissement. Mais la Cour des comptes dénonce le manque de transparence des sociétés d'autoroutes. Dans son rapport, elle ajoute que l'État, qui négocie les prix, manque de poids face à ces sociétés qui appartiennent à de grands groupes comme Vinci ou Eiffage. 

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