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Covid-19 : les purificateurs d'air sont-ils efficaces pour lutter contre le virus dans les écoles ?

Réclamés par certains partis politiques mais aussi par des syndicats enseignants et associations de parents d'élèves, les purificateurs d'air sont techniquement capables de débarasser l'air du virus. Leur utilisation en condition réelle pose toutefois question.

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 84 min
Un purificateur d'air installé dans la cantine de l'école primaire de Villars (Loire), le 30 août 2021 (MATHILDE MONTAGNON / FRANCE BLEU SAINT ETIENNE LOIRE / RADIO FRANCE)

"Depuis deux ans nous disons 'pourquoi ne met-on pas des purificateurs d'air dans les salles de classe ?'", s'est indigné le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, interrogé lundi 3 janvier sur Sud Radio. Mais le directeur de campagne du candidat de La France insoumise n'est pas le seul à réclamer des purificateurs. Sur franceinfo, la Fédération des Conseils de Parents d'Élèves (FCPE), ou encore le syndicat enseignant SNUipp-FSU ont fait la même demande, qui permettrait selon eux de "sécuriser les écoles".

Cette solution n'a pourtant jamais été plébiscitée par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer préférant répéter la nécessité d'ouvrir les fenêtres pour aérer régulièrement des salles de classe.

Les purificateurs efficaces... en laboratoire

Le principe des purificateurs d'air, rappelons-le, est d'aspirer l'air ambiant, le filtrer et le rejeter dans la pièce après l'avoir débarrassé des particules du virus. Techniquement, des études ont confirmé que les purificateurs sont tout à fait capables de retenir les particules de Sars-Cov 2, à condition que ceux-ci soient dotés de filtres HEPA, c'est-à-dire de filtres à très haute performance. L'étude menée dans le laboratoire VirPath (co-dirigé par le virologue Bruno Lina, membre du Conseil scientifique), a notamment pu montrer une efficacité de ces purificateurs de plus de 99%. 

Si ces purificateurs ont prouvé leur efficacité en laboratoire, on ne dispose toutefois pas d'études sur leur efficacité en condition réelle. Or, pour que ces machines soient efficaces, il ne faut pas les installer n'importe comment. Le débit d'air de la machine doit être adapté à la taille de la pièce ou encore au nombre de personnes présentes dans les lieux. Mais combien de machines faut-il installer ? Où les placer ? Cela reste difficile à dire sur la seule base des études réalisées en laboratoires.

L'aération et la ventilation, "des règles de base"

En réalité, un purificateur mal installé peut même présenter des risques en procurant un faux sentiment de sécurité. Ce que soulignent notamment différents avis sanitaires. Entre un purificateur mal installé et ouvrir les fenêtres, le ministre a raison de dire qu'il vaut mieux ouvrir les fenêtres. Toutefois, les fenêtres ne peuvent pas être ouvertes dans toutes les classes. Dans des cas très précis, le purificateur peut donc bel et bien présenter un intérêt. 

L’APPA rappelle notamment "qu’un dispositif mobile d’épuration de l’air intérieur ne permettra pas l’apport d’air neuf extérieur nécessaire pour renouveler l’air du local où il est installé, et que l’aération et la ventilation restent les règles de base fondamentales pour renouveler l’air des locaux".

Ces machines ont aussi un coût : environ un millier d'euros. Sans compter l'entretien assez lourd. Les filtres doivent effectivement être changés très régulièrement, ce que seul un technicien peut faire.

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