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Le sens de l'info. Faire court.

Faire court : mal du siècle ou vertu nécessaire ? Le philosophe Michel Serres et Michel Polacco réfléchissent à la question.

Article rédigé par franceinfo, Michel Polacco
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Hong Kong (IMAGES BY OLE A. KJENNERUD / MOMENT OPEN / GETTY IMAGES)

Faire court, ce n'est pas souvent possible dans les médias.

En voici la preuve.

Mais peut-être cela vous donnera-t-il envie d'écouter le podcast du dialogue entre Michel Polacco et le philosophe Michel Serres, qui, lui, s'inscrit dans la durée. 

L'impératif de faire court, sorte d'éloge de la vitesse, est l'impératif du temps d'aujourd'hui, explique Michel Serres. Exemple : on glorifie les 30 glorieuses, comme si la crise effaçait tout le reste, mais pourtant, nous vivons en Europe depuis 70 ans en paix, "les 70 paisibles" dit Michel Serres.


On se souvient d'une fable ou d'un dicton, pas d'une interminable leçon dispensée par un éminent professeur. Une idée sans son contexte est d'ailleurs parfois plus percutante que de longues digressions et explications, affirme encore Michel Serres, citation à l'appui : "L'homme est un roseau pensant. point final... Cela on ne peut pas l'oublier".

Vie des douze Césars, Suétone : César

Autre exemple : le premier et le plus brillant des triomphes de César fut celui des Gaules, celui d’Alexandrie vint ensuite, puis celui du Pont, après celui d’Afrique, et en dernier lieu celui d’Espagne… Pour son triomphe du Pont, entre autres objets présentés dans le cortège, il fit porter devant lui un écriteau avec ces trois mots : « Veni, Vidi, Vici » (je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) soulignant ainsi la rapidité de cette campagne au lieu d’en énumérer les faits…

Par son laconisme typiquement latin, cette phrase de Jules César qui date de 47 avant J-C, reste célèbre pour désigner tout succès foudroyant… et traverse les siècles

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