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Le rendez-vous de la médiatrice. Le traitement éditorial de la chronique "Ça nous marque"

Des auditeurs s'interrogent sur la chronique "Ça nous marque". Olivier de Lagarde leur répond, avec la médiatrice des antennes de Radio France, Emmanuelle Daviet. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Olivier de Lagarde et sa chronique "Ça nous marque".  (RADIO FRANCE)

Emmanuelle Daviet , médiatrice des antennes de Radio France reçoit aujourd'hui Olivier de Lagarde, journaliste à franceinfo pour sa chronique Ça nous marque. Des auditeurs s'interrogent. Voici un premier message. 

"Permettez-moi d’être très étonné qu’une radio du service public offre une telle tribune à une entreprise. La séquence sur l’histoire de la marque, qui semble justifier cette émission, occupe un temps d’antenne négligeable par rapport à la présentation des nouvelles activités business."  

Emmanuelle Daviet : Un autre auditeur considère qu’il s’agit d’un "porte-voix publicitaire". Que leur répondez-vous ?  

Olivier de Lagarde : C’est évidemment le problème, le gros écueil, et depuis sept ans maintenant que cette chronique existe, comment faire pour parler des marques sans faire de la pub ? L’idée, c’est de faire de l’histoire économique, de raconter l’histoire de ces marques. Pourquoi ? Parce que c’est passionnant. Et parce qu’en fait, c’est souvent de l’histoire tout court.  

Pour reprendre l’une des dernières marques que j’ai faites, le Solex, par exemple, ça a été un des véhicules des Trente Glorieuses qui a véhiculé les ouvriers qui devaient se déplacer, puis des étudiants qui étaient de plus en plus nombreux. Bref, ça a accompagné les Français et il a été vendu plus de 7 millions de Solex. Alors, c’est vrai qu’on s’intéresse aussi à l’actualité de la marque en ce moment d’ailleurs, c’est souvent pour leur demander comment ils ont passé la crise de la pandémie.  

Et quand le patron de Terraillon, par exemple, vous explique que l’année 2020 a été extraordinaire pour eux parce qu’ils ont commencé par vendre plein de balances de cuisine, parce que les Français se sont remis aux fourneaux et qu’après, comme on a pris tous trois kilos, il a vendu plein de pèse-personnes. C’est passionnant. C’est de l’info.  

Emmanuelle Daviet : Une auditrice observe que seuls des directeurs de grandes entreprises sont interviewés et cette auditrice ajoute : "Si encore la chronique s’attachait à parler des petites marques (il s’en crée tous les jours) qui font le choix de fabriquer en France, en défendant le respect de certaines valeurs sociales, écologiques et solidaires".

Quels sont vos critères pour choisir de parler d’une entreprise ?  

Olivier de Lagarde : Ce que je vais répondre à cette auditrice, c’est ce que je réponds à tous ces patrons qui me contactent tous les jours. Ça nous marque, en fait, c’est la saga des marques. Alors pour que ce soit intéressant, il faut d’abord que ça soit un petit peu ancien pour avoir des trucs à raconter. Et puis ensuite, que la marque soit connue parce que la saga de la marque Tartempion, et bien, ça n’a aucun intérêt.  

Je choisis donc des marques patrimoniales, comme on dit, connues par neuf auditeurs sur dix. Pas forcément énormes, d’ailleurs, il n’y a pas longtemps, j’ai fait Baranne, les cirages, une petite boîte de 40 salariés, mais une histoire formidable. Ce qui ne veut pas dire d’ailleurs que les autres entreprises, plus récentes ou moins connues, n’ont pas d’intérêt. Elles ne sont juste pas pour moi, mais il y a d’autres rendez-vous sur franceinfo. Je les renvoie à Jean Leymarie, L’invité de L’Éco, ou à Jérôme Colombain, qui traite de l’actualité des start up.  

Emmanuelle Daviet : Vous nous avez parlé de la pandémie. Pour beaucoup d’auditeurs, cette crise sanitaire donne à voir une forme de déclassement de la France.

Votre chronique n’est-elle pas au contraire l’illustration de ce qui marche dans notre pays, ces marques à forte valeur patrimoniale ?

Olivier de Lagarde : C’est vrai, même si ma chronique n’est pas la gloire des marques et même si, évidemment, je fais aussi des marques étrangères. Mais c’est vrai qu’une entreprise qui traverse le temps, c’est quand même un premier signe du succès. Il y en a beaucoup.

Aujourd’hui, je reçois la directrice générale des fromageries BEL, qui fabrique La Vache qui rit. Je ne sais pas si vous aimez La Vache qui rit. La marque a 100 ans. Est-ce que vous savez dans combien de pays elle est vendue ? Il s’agit de 121 pays où l’on mange ce petit fromage triangulaire qui a été fabriqué et inventé par Léon Bel, petit fromager du Jura. Il a construit un empire qui 100 ans après, va très bien, et puis, tant mieux si ça redonne un peu le sourire dans ces temps économiques pour le moins moroses.

Emmanuelle Daviet :  À la fin du mois, la radio fête ses 100 ans. À cette occasion, je vous invite, auditeurs de franceinfo, à nous écrire ce que la radio représente pour vous dans votre vie de tous les jours. Quel moment de radio vous a marqué, ému ou bouleversé ? Quelles sont vos habitudes radiophoniques ? N’hésitez surtout pas à nous écrire à l’adresse : mediatrice.radiofrance.com

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