La grève à Radio France et le mot du Médiateur
Pour les élections peu de surprises , les uns nous accusent d’être trop à droite, les autres trop à gauche ou encore de favoriser le FN. Je rappelle que la loi nous contraint et le CSA nous surveille : nous devons respecter l’équité afin de faire entendre toutes les formations politiques engagées dans cette campagne.
Pour les deux autres sujets, il y a beaucoup de colère mais elle s’exprime souvent sous le couvert de l’humour. Un peu noir je précise. Sur la grève : Inter une fois de plus est en grève, dit Damien, et qui en pâtit ? Les auditeurs. D’habitude vous dépensez notre argent pour faire de la radio, écrit Guillaume. En faisant grève vous dépensez AUSSI notre argent… pour ne pas faire de la radio basta !
A propos du bureau du PDG, " Je tiens à féliciter le Président pour ses goûts en matière de décoration d’intérieur " signé Bernard. Joël lui, parle du "Président bling bling ".
Et certains établissent donc un lien entre les deux sujets de colère : "Que le produit de ma redevance aille à la rénovation ostentatoire et dispendieuse du bureau du Président alors même qu’un plan de suppression de 300 emplois est en balance, c’est indécent ", juge Jean Charles. Quant à Philippe, il m’écrit après avoir lu l’article du Canard Enchaîné , "j’attends avec impatience les éclaircissements nécessaires sur cette affaire ".
Le coût prévu et inscrit au budget 2014 était de 30.000 euros. Coût réel : près de 70.000 euros.
Pour tenter de comprendre il faut remonter plusieurs années en arrière. Dans le cadre de la réhabilitation de la Maison de la Radio, les travaux sont menés tranche par tranche. La réfection de la partie du bâtiment qui fait face à la Seine et où se trouvent les bureaux de la Présidence s’est achevée à l’automne 2013. Pendant ces travaux, la décoration en bois précieux qui habille, depuis la construction de la Maison de la Radio, l’intérieur du bureau du Président avait été démontée et mise en caisse sans autre forme de procès.
C’est au moment de les remettre en place que l’état très dégradé de ces boiseries a été constaté. Mais ces boiseries en pallisandre ne sont pas classées. C’est pour cela qu’aucun spécialiste n’avait été appelé à la rescousse au moment du démontage. Pour ne pas retarder le ré-emménagement du Président de l’époque, Jean-Luc Hees, le décor avait été remis en place pendant qu’une étude était menée sous la responsabilité de l’architecte en chef des monuments historiques. Le coût prévu et inscrit au budget 2014 était de 30.000 euros. Coût réel : près de 70.000 euros auxquels il faudra ajouter le changement de la moquette et la réfection de la peinture, toutes deux abîmées pendant les travaux, plus 18.000 euros pour de nouveaux meubles. La décision de faire ces travaux a été prise à l’automne dernier et ils ont été effectués à la fin de l’année.
Voilà donc la reconstitution la plus fidèle possible de ce qui s’est passé. Interrogée par mes soins, la Présidence de Radio France me demande de souligner que et, je cite, "bien que ce bâtiment ne soit ni classé ni inscrit à l’inventaire des monuments historiques, son intérêt architectural et patrimonial est évident. Le bureau de la Présidence est l’un des derniers témoignages, si ce n’est le dernier, de l’aménagement intérieur de la Maison de la Radio de 1963".
Pour terminer encore deux messages teintés de cet humour un peu désespéré dont sont friands nos auditeurs : "Continuez la grève toute l'année, on a de la bonne musique c'est to p", nous dit Maurice
Quant à Yves il écrit : "Je suis de passage à Paris la semaine prochaine avec un groupe du 3ème âge. Très curieux de découvrir ce fleuron du patrimoine historique quelles sont les heures de visite guidées du bureau du Président et pratiquez vous des tarifs de groupe ? "
Le Médiateur
Bertrand Vannier
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