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Réforme des retraites : une génération sacrifiée ?

Quatre syndicats, la CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à manifester ce mardi contre la réforme des retraites  engagée par le gouvernement. Une réforme qui va toucher de plein fouet ceux qui sont nés à partir de 1973.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Ils devront
cotiser plus et plus longtemps : 43 ans contre 41 actuellement. La génération 73, ce sont les enfants de la crise, du choc pétrolier,
ceux qui n'ont jamais connu la France du plein emploi.

Arnaud, professeur
de mathématiques à l'université fait le calcul : "avec un premier poste à 30
ans, 43 ans de cotisation, cela fera 73 ans. A moins qu'on installe des
déambulateurs dans les couloirs, ça ne sera pas possible
".

Pourtant, le
gouvernement n'a pas touché à l'âge limite de 67 ans auquel on pourra partir
avec une retraite à taux plein, même sans avoir tous ses trimestres de
cotisation, sous réserve évidemment de nouvelles réformes dans l'avenir.    

"Dans mon secteur, il y a beaucoup de personnes qui arrivent à la retraite, vers 61, 62 ans et qui décèdent quelques mois après"

Mais ces  43 ans de cotisation inquiètent déjà Geoffroy. A
24 ans il est opérateur dans les stations d'épuration, un métier trés physique "avec les charges qu'on porte, le travail de nuit, on se demande si le corps
va survivre. Dans mon secteur, il y a
beaucoup de personnes qui arrivent à la retraite, vers 61, 62 ans et qui
décèdent quelques mois après
". Même constat pour
Benoît, un charpentier de 26 ans qui voit comme seul point positif de cette
réforme "la prise en compte des années d'apprentissage dans le calcul des
cotisations
".

"Les germes d'un conflit intergénérationnel"

Pour cette
génération née après 73, le sentiment qui domine est que "la seule solution
pour nos vieux jours ce sera de mettre de l'argent de côté
". Entrés plus tard sur le marché du travail (le premier poste fixe est aujourd'hui obtenu aux
alentours de 27 ans), les moins de 40
ans ont aussi été beaucoup plus confrontés au chômage et à la précarité que
leurs aînés.

Julien, un cadre parisien de 36 ans, reconnaît qu'avec ses revenus confortables, il pourra "capitaliser " pour sa retraite. Mais il pense aussi que cette réforme porte en
elle "les germes d'un conflit intergénérationnel entre des baby-boomers qui ont
connu un âge d'or et qui ne veulent rien lâcher, alors que les générations qui
suivent doivent faire des sacrifices
".

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