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Ces Israéliens qui disent non à la guerre

Le dossier du nucléaire iranien est au cœur de l'Assemblée générale des Nations-Unies. Depuis des mois, le chef du gouvernement israélien Netanyahou met en garde contre le danger que représente le programme nucléaire de Téhéran et évoque une possible opération militaire contre les sites nucléaires iraniens. A Jérusalem, Tel-Aviv et Holon, rencontre avec des israéliens inquiets qui disent non à une guerre avec l'Iran.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans les derniers sondages,
six Israéliens sur dix se disent opposés à toute opération militaire contre
Téhéran, si elle a lieu sans le soutien des Etats-Unis. Parmi ces opposants à
la guerre, il y a un petit groupe qui régulièrement va manifester, souvent le
dimanche soir, devant le domicile du ministre de la Défense, Ehud Barak, à
Tel-Aviv. Les manifestants ne sont pas très nombreux. En revanche, sur
internet, une campagne pour la paix fait un tabac. Elle est l'œuvre d'un jeune
graphiste de Tel-Aviv Roni Edry. La première version de cette campagne s'appelle "Israël Loves Iran" et compte déjà 80.000 fans sur sa page
Facebook. La seconde campagne qui rencontre aussi beaucoup de succès s'appelle "Not ready to die in your war" .

Des

opposants au sein du gouvernement ?

Au sein même du gouvernement,
les débats sont vifs. Le parti religieux Shass a déjà fait savoir qu'il était
très réticent. Et même le ministre de la Défense, Ehud Barak, semble désormais
hésiter. Il y a des divergences aussi à l'état-major sur l'opportunité
d'attaquer militairement l'Iran, et dans les différents services de
renseignements. Ces désaccords ont été révélés par la presse il y a une
quinzaine de jours. "Mais au final, c'est Netanyahou lui-même qui
tranchera et qui prendra la décision",
 estime Ely Karmon, expert en
contre-terrorisme à l'université d'Herzlia.

L'inquiétude des israéliens d'origine iranienne

La communauté regroupe
environ 250.000 personnes sur un pays de huit millions d'habitants. Il s'agit
de juifs venus d'Iran et installés ici après avoir fait leur "alyah",
leur "montée" en Israël. La petite communauté s'inquiète
évidemment d'un éventuel conflit avec son pays d'origine. "Je suis né
là-bas en Iran, c'est ma patrie, mais désormais je vis ici",
 raconte
Kamal, le directeur d'un journal en persan, édité à Holon près de Tel-Aviv. "Je
suis 50% iranien, et 50% israélien. Cette situation m'inquiète vraiment, car je
pense que si une guerre débute, elle sera très dure. Peut-être la troisième
guerre mondiale".

Finalement, les principaux
opposants à une opération militaire contre Téhéran sont à l'extérieur du pays.
Ce sont les Américains. Obama et Hillary Clinton sont contre et continuent de
préférer la voie diplomatique et les sanctions pour régler ce problème.
Seulement, Netanyahou considère que les Iraniens auront la bombe d'ici six à
sept mois, et qu'il y a urgence. A plusieurs reprises, le premier ministre de
l'état hébreu a laissé entendre que s'il le fallait, Israël pourrait très bien
prendre seul la décision d'une éventuelle action.

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