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"Uberisation" : l'avènement de l'auto-entrepreneur ?

Le mot de l’éco cette semaine, c’est "uberisation", du nom d’Uber, cette société de VTC (Voitures de Transports avec Chauffeurs) dont les taxis dénoncent la concurrence.
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (Manifestation à Toulouse contre Uber © MaxPPP)

L’ "uberisation" de l’économie… Une formule qui revient souvent dans la bouches des économistes et de certains grands patrons. 

En France, c'est Maurice Lévy, l’influent patron de Publicis qui déclarait, il y a quelques mois : "Tout le monde a peur de se faire ubériser, de se réveiller un matin pour s'apercevoir que son business traditionnel a disparu".

Cette crainte, on la retrouve chez les chauffeurs de taxis face à la concurrence d'Uber et de ses services de VTC (Voitures de transports avec chauffeurs)

Alors, ce que fait Uber, c'est de mettre directement en relation le consommateur qui a besoin de se déplacer avec des chauffeurs indépendants. Ils ne sont ni des artisans taxis, qui ont besoin d'acheter à prix d'or leurs licence, ni des salariés d'une compagnie de taxi.

Et c'est un peu le même modèle qu'on retrouve avec Airbnb , qui vous permet de louer une chambre ou un appartement directement auprès du propriétaire. C'est de l’économie collaborative.

A la base de ce phénomène, il n’y a pas de nouveaux services, il s'agit toujours d'aller d'un point à un autre dans une voiture ou encore de trouver une chambre pour un week-end ou quelques jours de vacances. Rien de neuf sous le soleil.

L'uberisation de l'économie, à terme, c'est aussi celle du monde du travail. Cette "uber économie" n'a plus besoin de salariés, seulement d'une force de travail disponible au coup par coup. Des travailleurs indépendants donc, mais précarisés et privés des avantages du salariat (protection sociale et salaires  fixes). Au fond, l'uberisation de l'économie, c'est l'avènement de l'auto-entrepreneur.

En France, ils sont déjà près d'un million, au Royaume-Uni, plus de 4 millions soit près de 15 % des travailleurs, quant aux Etats-Unis, certaines études (MBO Partners) prédisent que d'ici 2020, c'est à dire demain, il y a aura plus d'auto-entrepreneurs que de salariés.

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