Santé : une pilule sans ordonnance bientôt en vente aux États-Unis
C’est une petite boîte aux couleurs assez douces, plutôt pastel. Du rose, du vert, du violet. Il est inscrit dessus "Prenez un comprimé à la même heure chaque jour". Conseil assez classique pour celles qui prennent la pilule. Mais Opill a cette particularité : à partir de début 2024, plus besoin d’aller chez son médecin, chez son gynécologue. Plus besoin de récupérer une ordonnance pour l’obtenir. C’est une première pour les Américaines.
En prenant cette décision, la FDA (Food and drug administration) cherche à éviter au maximum les grossesses non désirées, en particulier chez les jeunes filles, chez les adolescentes.
Cette pilule sera disponible en pharmacie mais aussi dans les supermarchés ou sur internet.
Une décision prise dans un contexte de recul du droit à l'avortement
Aux États-Unis, cette décision a été prise alors que les Américaines ont de plus en plus de difficultés à avorter. Depuis que la Cour suprême a permis l'an dernier aux États de décider eux-mêmes si oui ou non, l’IVG était autorisée sur leurs terres. Au Texas, en Oklahoma, dans le Missouri : dans quatorze États, avorter est devenu interdit. Il y a parfois mais pas toujours des exceptions en cas de viol ou d'inceste. Un quart des femmes dans le pays est concerné selon le Washington Post. Or, selon l’Agence américaine du médicament, près de la moitié des femmes qui tombent enceintes ne veulent pas garder leur bébé.
Les grossesses non désirées sont aussi plus à risque, explique la FDA : accouchements prématurés, manque de soins pré-nataux. Et plus de complications aussi pour l’enfant, une fois né.
Opill, déjà en vente depuis longtemps aux États-Unis (mais sur ordonnance), est une contraception "sûre et efficace" dit l’agence qui rejette au passage les arguments de la Conférence des Évêques catholiques des États-Unis par exemple, pour qui délivrer une pilule sans passer par les conseils d'un médecin, ce n’est pas sérieux et même dangereux.
Le fabricant d’Opill, Perrigo, qui n’a pas communiqué encore de prix, et c’est un point clef, tout comme la question du remboursement, Perrigo donc parle "d’un pas de géant pour l’autonomisation des femmes".
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